Dès le 1er janvier 2024, le tarif de l’eau augmentera de 30% en moyenne dans toute l’Aire Métropolitaine de Barcelone, ainsi qu’une centaines de communes en Catalogne. Un changement qui n’a rien d’exceptionnel mais qui est bel et bien structurel.
Aigües Ter-Llobregat (ATL), la principale société de distribution de l’eau dans la région, l’a annoncé, le prix de l’eau augmentera d’environ 30% d’ici l’année prochaine, ce qui représentera en moyenne une hausse de 1 euro par mois et par personne selon leurs estimations.
« Nous devons actualiser le tarif de l’eau car, objectivement, les prix de la collecte de l’eau liés à l’énergie, entre autres, ont augmenté », affirment des sources de la Zone Métropolitaine dans le journal El Periódico.
Cette augmentation est liée à plusieurs facteurs.
Le premier concerne le financement de nouveaux travaux pour 2030 et des travaux de modernisation du réseau. Mais c’est aussi, et surtout, à cause de la sécheresse historique que connaît la Catalogne.
La sécheresse fait gonfler les prix
Les nappes souterraines de la région sont épuisées depuis plusieurs mois maintenant. La question de trouver un autre moyen d’obtenir de l’eau potable se pose sérieusement. Si les réserves sont épuisées, pourquoi ne pas se pencher du côté de la mer, surtout pour une région comme la Catalogne qui possède plus de 580 km de côtes.
Le dessalement est l’une des solutions favorisées par les pouvoirs publics catalans. D’ailleurs, deux usines existent déjà près de Barcelone : à Prat et à Blanes. Face aux sécheresses dévastatrices des dernières années, l’usine de Prat a pour projet d’agrandir son activité. Elle sera complètement opérationnelle dès 2026. De plus, une troisième usine de dessalement est en cours d’installation dans le bassin Foix, à Cubelles, et sera en fonction d’ici 3 ou 4 ans.
Le réseau d’usines de dessalement pourrait atténuer le déficit hydrique de la Catalogne mais, selon les experts, le traitement de l’eau implique des coûts élevés. Cette hausse des tarifs de l’eau est d’ailleurs l’une des premières conséquences de ce changement de cap dans les méthodes de traitement de l’eau initié par la région.
En effet, le coût des composés utilisés pour purifier l’eau est bien plus élevé que pour un traitement de l’eau « traditionnel » des réserves souterraines. Ces installations de dessalement demandent également beaucoup d’énergie, notamment d’électricité, dont le prix a augmenté d’au moins 50 % depuis janvier dernier.
L’usine de dessalement d’eau à Barcelone (Prat). © FTV
Par exemple, purifier un litre d’eau de rivière coûte en moyenne 5 centimes par mètre cube . L’eau dessalée, quant à elle, coûte environ 30 centimes le mètre cube. Selon les calculs de ATL, la mise en route des usines de dessalement a augmenté la facture de production d’eau de plus de 60 millions d’euros.
Récemment, ces usines ont dû fonctionner à pleine capacité et en continu en raison de la sécheresse. Elles sont passées de 25 % de leur capacité à 100 % tout au long de l’année.
Pour faire face aux prochaines sécheresses, qui seront de plus en plus fréquentes et intenses, les pouvoirs publics ont désormais comme ambition un projet de circuit d’eau fermé. Ce qui consiste à collecter les eaux usées des foyers métropolitains, de les purifier, de les injecter dans les rivières du Llobregat et de Besòs et de les capter ensuite pour les filtrer à nouveau et les réutiliser. Un projet ambitieux, qui, peut-être, pourrai être la solution tant attendue.
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