La pollution atmosphérique s’est montrée très élevée en juillet dernier, à Barcelone, notamment due aux vagues de chaleur.
Photo : Paola de Grenet/Ajuntament
Durant pas moins de 11 jours, en juillet dernier, Barcelone était placée en alerte préventive à cause de taux de pollution aux particules trop élevés. 11 jours, c’est plus qu’en 2020 et 2021 réunis, alerte un rapport de Contaminació Barcelona. Et les particules ne sont pas les seules responsables ; on a observé, par rapport à juillet 2021, une augmentation de tous les types de polluants surveillés à Barcelone, à savoir le dioxyde d’azote (NO2), les particules et l’ozone.
Et la chaleur étouffante qu’a connue la ville le mois dernier y est pour quelque chose. Avec les vagues de chaleur successives, le manque de vent a empêché les particules de se disperser dans l’air, et la combinaison des radiations solaires avec la pollution atmosphérique déjà ambiante a mené à une majeure formation d’ozone. L’été a aussi apporté avec lui d’autres agents propices à la pollution de l’air, comme « des masses d’air chaudes venant d’Afrique, qui transportent avec elles de la poussière et des particules », explique Mireia Udina, météorologue à l’Université de Barcelone.
Bien sûr, les vagues de chaleur ne sont pas entièrement responsables de ces pics de pollution, relativise Xavier Querol, spécialiste de la pollution atmosphérique, professeur et chercheur à l’Institut de contrôle environnemental et recherches sur l’eau (IDAEA-CSIC) à Barcelone. Il explique que c’est l’effet de la chaleur combiné à la pollution émise par l’Homme qui empire la qualité de l’air. De plus, ces phénomènes ne sont pas nouveaux ; l’été est d’ailleurs une saison plus propice aux pics de pollution, notamment car le soleil participe à la formation d’ozone.
Ainsi, les canicules de 2003 et 2015 ont connu des niveaux d’ozone bien plus élevés que ceux de juillet dernier, car des efforts ont été faits pour réduire les émissions. Mais la pollution atmosphérique reste préoccupante, et dangereuse pour la santé et pour l’environnement.
Des polluants dangereux pour la santé humaine
Le dioxyde d’azote (NO2) est reconnu comme compliquant la respiration, en particulier des personnes souffrant d’asthme. Les particules fines présentent aussi des risques pour la respiration humaine, mais également cardiovasculaires. Ces substances sont essentiellement produites par l’Homme, et en particulier par le trafic routier, l’industrie et le chauffage.
Heureusement pour elle, Barcelone jouit d’un climat moins favorable à la pollution atmosphérique que Madrid ou Paris, par exemple, grâce aux brises marines qui aident à la dispersion des substances polluantes dans l’air, selon Xavier Querol. D’un autre côté, la mairie de la ville développe des projets afin de réduire les taux de pollution, notamment en limitant le nombre de voitures via la création de « superilles », dont les travaux viennent de commencer dans le quartier de l’Eixample.
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