A l’appel de l’organisation indépendantiste ANC, les manifestants ont débuté leur défilé devant le Palais de la Generalitat avant de se diriger vers le parlement pour soutenir l’investiture de Carles Puigdemont.
Photo:LS/Equinox
On pensait avoir tout vu. L’Assemblea Nacional Catalana (ANC), passée maître en happenings depuis l’organisation de dizaines de manifestations plus inventives les unes que les autres, a encore réussi à attirer flashs et caméras cet après-midi. Inspirée par la traque inédite du leader catalan par la police espagnole, jusque dans les égouts autour du parlement, l’association a eu l’idée de proposer aux manifestants de porter un masque de Puigdemont. Un trait d’humour en geste de soutien assurent certains, une façon de l’aider à échapper à la police pour entrer incognito au parlement espèrent d’autres. L’ancien président est toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt en Espagne dans le cadre de poursuites pour sédition et rébellion suite au référendum et à la déclaration d’indépendance.
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Les associations séparatistes ont également conseillé à leurs membres de venir avec de bonnes chaussures, le téléphone portable bien chargé, de quoi manger et boire. Comme souvent en Catalogne, nul ne sait ce que réserve encore cette journée, qui devait être celle du débat d’investiture du prochain président catalan.
Investiture reportée
Premier coup de théâtre ce matin vers 10h. Le président du parlement Roger Torrent annonce qu’il reporte le débat d’investiture et qu’il le célébrera dès qu’il aura « la garantie d’un débat effectif et sans ingérence », ajoutant que « ni la vice-présidente du gouvernement espagnol ni le Tribunal constitutionnel ne pourront décider qui doit gouverner la Catalogne » et qu’il ne présenterait pas d’autre candidat que Carles Puigdemont.
Samedi, la Cour constitutionnelle avait indiqué qu’elle n’accepterait pas une investiture à distance, comme initialement prévu par le leader catalan qui avait l’intention de faire lire son discours dans l’hémicycle par un député de son groupe parlementaire. La session d’investiture n’étant pas annulée mais simplement suspendue, elle peut se dérouler à tout moment de la journée. Ou demain. Si le blocage persiste, il pourrait aussi provoquer de nouvelles élections.