Alors que la campagne officielle pour les élections du 21 décembre est sur le point de démarrer, Carles Puigdemont exige des garanties pour revenir sur le sol espagnol et avoir les mêmes droits que les autres candidats.
En toute logique, le vice-président Oriol Junqueras et les ancien ministres incarcérés à Madrid devraient sortir de prison d’une manière imminente. Le Tribunal suprême convoque demain vendredi 1er décembre les anciens ministres et « les Jordis« , les leaders indépendantistes Jordi Sanchez et Jordi Cuixart, afin d’examiner leur demande de remise en liberté et tout semble porter à croire que la réponse sera favorable.
L’ensemble des prisonniers reconnait que la déclaration d’indépendance était symbolique, que l’article 155 est en vigueur et que par conséquent ils ne forment plus le gouvernement de Catalogne. De fait, Carles Puigdemont risque d’être le seul candidat aux élections qui ne pourra pas battre la campagne sur le sol catalan.
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L’ancien président de la Generalitat doit passer le 4 décembre prochain devant le juge belge qui continuera d’évaluer la possibilité de son extradition vers l’Espagne. En attendant, Puigdemont se considère toujours comme le président légitime et demande des garanties pour revenir faire campagne en Catalogne. Lors d’une interview ce matin sur la chaîne TV3, Puigdemont a annoncé qu’il allait saisir la commission électorale afin que celle-ci lui offre des garanties pour qu’il puisse revenir en Espagne et avoir les mêmes droits que les autres candidats.
Puigdemont et la prison
Par ailleurs, Carles Puigdemont affirme que si il gagne les élections, il se rendra au parlement de Catalogne pour la session d’investiture et prendre possession de sa charge. « Il serait contradictoire que je rentre au parlement pour être investi comme président et que j’en sorte pour aller en détention carcérale » se lamente le président déchu.
Oriol Junqueras et son parti indépendantiste (ERC) ont gouverné la Catalogne pendant deux ans aux côtés de Carles Puigdemont et ont suivi la feuille de route qui a conduit à la déclaration unilatérale d’indépendance. Aujourd’hui ERC adoucit son ton, parle de négociations et de relations bilatérales entre la Catalogne et l’Espagne. L’objectif avoué est de réussir à monter une coalition post-électorale avec la branche locale de Podemos, voire avec les socialistes catalans.
Carles Puigdemont, lui, refuse de s’inscrire dans cette démarche. Même si il reconnait que sa priorité reste « la négociation et le dialogue », il n’exclut pas d’emprunter une autre voie. « Que doit-on faire? Devenir un serviteur de l’État espagnol ou plutôt dire ici on ne passe pas? » .
Carles Puigdemont continue donc de faire du Carles Puigdemont.