Le Mobile World Congress menace de quitter Barcelone

En Catalogne, l’instabilité politique ne fait pas l’unanimité. Des milliers d’entreprises ont déjà déplacé leur siège social hors des frontières catalanes. Désormais, c’est au tour du Mobile World Congress de menacer de partir et à l’Agence du Médicament d’éliminer la capitale catalane de ses options. 

Entre le référendum illégal du 1er octobre et la proclamation de la République catalane, le contexte est loin d’être rassurant pour les entreprises installées en Catalogne si l’on en croit les chiffres. En ce début du mois de novembre, on compte plus de 2.000 entreprises qui ont changé leur siège social, comme la CaixaBank, Gas Natural ou le groupe Planeta. Des sociétés qui réalisent à elles seules des millions d’euros de chiffre d’affaires.

Le 27 octobre, jour de la Déclaration Unilatérale d’Indépendance, 140 sociétés ont quitté la Catalogne d’un coup. À l’heure actuelle, le phénomène n’a pas l’air de se freiner. Les entreprises justifient leur choix en expliquant que ce changement permettra d’éviter l’insécurité juridique créée par la situation politique et sociale. Certaines ont affirmé préférer attendre de voir quelle sera la suite des événements. José Luis Bonet, président de Freixenet et de la Chambre de Commerce d’Espagne, a déclaré lundi 6 novembre que si « la situation ne s’améliore pas en Catalogne après les élections du 21 décembre, le Conseil d’Administration se réunira à nouveau pour analyser un possible déplacement de son siège social ». 

Le Mobile World Congress remis en cause

L’organisateur du célèbre Mobile World Congress se dit également assez préoccupé par la situation. John Hoffman, conseiller délégué de GSMA l’association qui organise le salon des technologies mobiles, s’est rendu à Barcelone mercredi 8 novembre pour une réunion. Pas de chance, c’était le jour de la grève générale, marqué par de nombreux blocages de routes et voies ferrées. Les événements ne l’ont pas rassuré, alors que la capitale catalane accueille depuis plusieurs années ce rendez-vous annuel international et que John Hoffman assure y être très attaché.

Mais si la ville ne réunit pas des conditions suffisantes de stabilité politique et sociale, la tenue de l’édition 2019 à Barcelone serait sérieusement rediscutée. Selon plusieurs témoignages, l’organisateur a fait part de son « inquiétude » et de sa « peur » face au processus indépendantiste et à la réaction du gouvernement espagnol pour le bon déroulement du salon. Il envisagerait de le déplacer dans une ville plus stable. Au cours de cette réunion, des personnalités politiques ont voulu se montrer rassurantes. La maire Ada Colau a notamment exprimé sa « pleine confiance en les ressources et capacités de Barcelone ». L’an dernier, le MWC a battu tous les records en accueillant 108.000 visiteurs du monde entier.

Agence européenne des médicaments: Barcelone évincée

Mais les conséquences de la crise catalane ne s’arrête pas aux entreprises. Depuis août, Barcelone était dans la course pour accueillir le siège de l’Agence européenne des médicaments, qui a quitté Londres en raison du Brexit. Dix-neuf villes avaient déposé leur candidature. Mais le journal économique Financial Times a annoncé jeudi 9 novembre que Bratislava et Milan seraient les grandes favorites pour accueillir l’organisme, selon des sources diplomatiques. La situation politique aurait éliminé la capitale catalane, le manque d’unité entre les administrations espagnoles et catalanes n’ayant pas joué en la faveur de Barcelone.

Selon le quotidien El Mundo, la présence de l’organisme dans une ville génère 36.000 visites d’experts par an, 322 millions de budget annuel et l’arrivée de 900 travailleurs. La décision finale sera prise le 20 novembre prochain.

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