Un mandat d’arrêt européen a été délivré pour l’ancien président Carles Puigdemont selon son avocat et selon le porte-parole du gouvernement espagnol. Une information non confirmée encore par l’Audience Nationale.
L’ex-président catalan Carles Puigdemont et quatre anciens ministres catalans Antoni Comín (Santé), Lluís Puig (Culture), Meritxell Serret (Agriculture) et Clara Ponsatí (Education) font l’objet d’un mandat d’arrêt européen pour ne pas s’être présentés à l’Audience nationale hier. L’information, déjà lâchée à la presse hier par l’avocat de Carles Puigdemont, vient d’être confirmée par le porte-parole du gouvernement espagnol Iñigo Mendez de Vigo selon le pure-player NacióDigital.
.@IMendezdeVigo afirma que ja s’ha emès l’ordre per detenir @KRLS però l’Audiència Nacional no n’ha informat https://t.co/pbTGQwXzhs pic.twitter.com/wLDAZEG49R
— NacióPolítica (@naciopolitica) 3 de noviembre de 2017
Le document aurait été validé par la juge Lamela « qui n’en a pas informé le public » selon le ministre. C’est la même magistrate qui hier a décidé d’envoyer en prison l’ancien vice-président Oriol Junqueras et huit autres anciens ministres. D’une manière surprenante, c’est le ministre lui-même qui a donné l’information en lieu et place de la juge.
pendientes de la AN.
De Vigo o se acaba de liar o nos lo ha adelantado: jueza emitira orden de busca y captura europea para puigdemont— Maria Tadeo (@mariatad) 3 novembre 2017
Pour le moment, le tribunal de l’audience nationale n’a pas communiqué à la presse l’émission de l’ordre d’arrêt.
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Comme Carles Puigdemont et ses anciens ministres sont en Belgique, les arrestations passent par des mécanismes européens qui obligent les autorités belges à s’en occuper. Si ils acceptent leur extradition, elle devrait se ferait sans complication dans les dix jours. Si ce n’est pas le cas, la décision reviendrait à la Chambre du Conseil de Bruxelles. Elle aurait 15 jours pour décider. Après l’annonce de cette décision, les personnes recherchées peuvent faire appel, avec un nouveau délai de 15 jours, et en dernier recours devant la Cour de Cassation, avec un autre délai de 15 jours. Dans tous les cas, la décision doit être prise dans un délai maximum de 60 jours après l’arrestation. Durant cette période, c’est le juge belge qui décidera ou non de placer Carles Puigdemont et les anciens ministres en détention préventive.
Qui sont les anciens ministres catalans recherchés?
Antoni Comín, ancien socialiste que l’on considère comme un ami proche d’Oriol Junqueras, est devenu independantiste sous son influence. Il fait partie du gouvernement suspendu au poste de la santé. Son amitié avec Junqueras a pu se rompre, ce dernier n’étant pas au courant de la fuite vers la Belgique et s’y est vertement opposé.
Lluís Puig était le ministre de la culture seulement depuis juillet 2017, après que les ministres les plus modérés et contre la déclaration d’indépendance ait claqué la porte. Non encarté à aucun parti, il est tout de meme proche du PDeCAT. Il est directeur de Cultura Popular, une association qui défend le folklore traditionnel catalan.
Clara Ponsatí, ancienne ministre de l’éducation proche d’ERC, était l’une des membres de l’ancien gouvernement la plus favorable à la déclaration d’indépendance. Son rôle a été indispensable à la tenue du référendum en ouvrant les établissements scolaires pour installer les bureaux de vote le 1er octobre. Elle a d’ailleurs été agressée ce jour là par la police espagnole.
Meritxell Serret, un des membres les plus discrets de l’ancien gouvernement, était ministre de l’agricuture. Elle fait partie d’ERC.