Puigdemont lance la campagne électorale catalane depuis Bruxelles

Après 2 jours de silence inexpliqué, Carles Puigdemont a tenu ce mardi midi une conférence de presse à Bruxelles, où il se trouve avec plusieurs membres de son gouvernement. 

Alors que l’ex-vice-président Oriol Junqueras et l’ex-porte-parole du gouvernement Jordi Turull se trouvaient au parlement catalan, le président destitué donnait une conférence de presse très attendue à Bruxelles. Carles Puigdemont est en Belgique avec sept de ses anciens ministres : Forn, Bassa, Borràs, Serret, Comín, Puig et Ponsatí. Il est apparu au club de la presse de la capitale belge, quelques minutes après la suspension de la déclaration d’indépendance par le Tribunal constitutionnel espagnol.


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Carles Puigdemont est arrivé tendu et avec plus de 20 minutes de retard. Il a débuté son allocution en français pour remercier le club de la presse puis a commencé sa déclaration en catalan. Il a indiqué regretter que le gouvernement espagnol veuille régler le problème catalan avec « la répression », et a fait référence aux demandes de poursuites pour sédition, rébellion et malversation du procureur de l’Etat. Il a affirmé que toutes les mesures de l’Espagne « l’avaient obligé à placer en premier le fait d’éviter la violence pour que règnent toujours la paix et le dialogue ».

« Rendez-vous dans les urnes »

C. Puigdemont a expliqué que son gouvernement, dont lui comme « président légitime », s’était déplacé à Bruxelles pour « mettre en évidence le problème catalan en Europe » et « les graves déficits démocratiques en Espagne », tandis que son vice-président était resté en Catalogne. Il s’est défendu d’avoir abandonné son pays ou de fuir la justice, voulant « affronter politiquement l’injustice » du gouvernement espagnol. Il a aussi indiqué qu’il soutiendrait les initiatives visant à empêcher l’application du 155, notamment celles des syndicats ou associations. Il a enfin lâché que les élections du 21 décembre était un nouveau défi, et qu’il respecterait le résultat. Et a demandé si le gouvernement espagnol ferait la même chose: « est-ce que l’Etat va respecter le résultat qui peut donner une majorité aux indépendantistes? »

L’ancien président a confirmé qu’il ne demandait pas l’asile à Bruxelles et a ensuite demandé une nouvelle fois à l’Europe de réagir et de comprendre que la « situation catalane se base sur la démocratie, la liberté, la libre expression et la non-violence ».  Il a enfin appelé le peuple catalan à tout faire pour défendre les institutions catalanes et à se mobiliser lors des élections du 21 décembre, pour mettre un frein à Ciudadanos et au PP. Carles Puigdemont a terminé par un « nous nous retrouverons dans les urnes ».

En tous cas, sa présence à Bruxelles depuis lundi permet de justifier qu’il soit, selon lui, toujours président de la Catalogne, sans avoir à violer la loi en se rendant au Palais de la Generalitat. Le leader indépendantiste semble donc avoir choisi la stratégie électorale de dramatisation en laissant planer depuis hier un éventuel exil politique. Deux objectifs : rappeler l’inconscient historique catalan avec les exils des anciens présidents Macia et Companys, et intensifier l’image répressive de l’Etat espagnol.

 

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