Lundi, des perturbations ont débuté à l’aéroport de Barcelone. Un mouvement de contestation des agents de sécurité oblige les passagers à patienter entre 40 et 90 minutes avant d’accéder à la zone d’embarquement. Une intensification de la grève est prévue dès le 4 août où aucun service minimum ne sera assuré sur certaines franges horaires.
Depuis cinq jours, les voyageurs sont contraints de patienter entre 40 et 90 minutes en moyenne pour passer les contrôles de sécurité du terminal 1 de l’aéroport de Barcelone. Hier, les contrôles de sécurité au terminal T2B qui regroupe les vols des compagnies low cost Ryanair et Norwegian Airlines ont aussi commencé à être saturés avec des temps d’attente pouvant atteindre 50 minutes.
Un conflit entre l’entreprise EULEN en charge de la sécurité de l’aéroport et ses employés est à l’origine de ces ralentissements. Les membres du personnel mettent en avant l’insuffisance des moyens mis en place pour assurer les vérifications en respectant les normes définies par AENA (Aeropuertos Españoles y Navegación Aérea), l’entreprise publique gestionnaire de l’aéroport de Barcelone. Les salariés d’EULEN soulignent un manque d’effectif et de formation pour les agents de sécurité.
Mauvaises conditions de travail
Depuis un an, les syndicats comme la UGT (Union General de Trabajadores) mettent en avant la précarité des conditions de travail des 250 employés d’EULEN travaillant à l’aéroport d’El Prat. Face au maque de personnel, les syndicats de la UGT dénoncent que de nombreux salariés sont contraints de faire des heures supplémentaires et que ce surmenage affecte leur santé mentale et physique. « On remarque de nombreux cas de dépression, le personnel est épuisé » déplore la UGT.
Mardi, les dirigeants d’EULEN et les travailleurs se sont réunis afin d’entamer des négociations arbitrées par la Generalitat de Catalunya. La rencontre n’a pas conduit à un accord et les salariés d’EULEN ont mis en avant qu’AENA devrait rejoindre les débats. De son côté, AENA a annoncé qu’elle ne participerait pas aux négociations, estimant qu’il s’agit d’un conflit interne à l’entreprise privée.
Ce conflit ne concerne toutefois pas uniquement l’aéroport de Barcelone. Depuis lundi, à l’aéroport d’Ibiza, les agents de sécurité d’une autre entreprise, Prosegur, se sont mis en grève pour dénoncer leurs mauvaises conditions de travail. L’entreprise AENA, aussi en charge de l’aéroport d’Ibiza, est une nouvelle fois pointée du doigt par les principaux syndicats.
Une intensification des perturbations en août
Actuellement le personnel affirme ne pas encore avoir officiellement débuté la grève à l’aéroport de Barcelone. L’allongement des délais d’attente serait dû au manque de personnel, qui doit respecter les procédures définies par AENA tout en faisant face à l’afflux de touristes.
À partir du 4 août, une intensification des perturbations est prévue avec le début officiel de la grève et une absence de service minimum programmée sur quatre franges horaires durant la journée. L’activité au niveau des contrôles de sécurité sera alors paralysée pendant 4 heures, les vendredi, dimanche et lundi. Ces périodes de blocage auront lieu de 5h30 à 6h30, de 10h30 à 11h30, de 16h30 à 17h30 et de 18h30h à 19h30.
Les passagers doivent anticiper
Face au risque que les passagers manquent leurs vols, les compagnies aériennes rappellent que si l’allongement du délai pour accéder à la zone d’embarquement est dû à une cause externe, il est de la responsabilité du passager d’arriver à temps à la porte de l’avion. De plus, l’indemnisation applicable dans l’Union européenne pouvant atteindre 600 euros n’est pas applicable dans cette situation. Cette compensation ne prend en effet en compte que les retards à l’arrivée et les annulations de vols.
Une autre possibilité pour les voyageurs reste de se retourner contre AENA. Certains avocats conseillent aux passagers de prendre un selfie dans la file d’attente des contrôles de sécurité puis de l’envoyer à leurs proches via WhatsApp afin d’avoir la preuve qu’ils avaient pris suffisamment d’avance pour accéder à la zone d’embarquement.