Depuis le 31 mars jusqu’au 5 février 2018, le musée des sciences de Barcelone entrepose l’exposition « Talking Brains-Programmés pour parler ». Pour connaitre les origines, l’histoire et les composantes du langage et du cerveau, le tout d’un point de vue scientifique et dans une atmosphère interactive, une seule direction : le CosmoCaixa.
10 000. C’est le nombre de mots prononcés en moyenne par jour par l’Homme. Les plus bavards, comme moi, peuvent en dire 20 000. Mais pas de quoi s’alarmer puisque l’Homme de Neandertal, lui-même, parlait déjà beaucoup. Et ça, vous le comprendrez assez rapidement si vous descendez au 5e palier du Cosmo Caixa où est présentée l’exposition Talking Brains ou si vous lisez mon article. L’un étant plus rapide que l’autre.
Me voici arrivée devant le célèbre musée et j’ai déjà oublié la colline que je viens de monter. Bien que très impressionnée par sa façade, j’avoue que la vue sur Barcelone me laisse sans voix, elle est tout aussi incroyable. Une fois entrée je me sens légèrement perdue. Rien à voir avec le fait que je suis loin (très loin) d’être une grande scientifique bien entendu, c’est uniquement parce que c’est immense. En même temps avec 30 000 m3 et 5 étages, il y a de quoi avoir le vertige. Quoi qu’il en soit je dois me rendre au 5e étage en dessous. En route.
Une fois la spirale descendue, je vois les mots Talking Brains écrits en grand sur le premier mur. Ça y est, je vais enfin tout connaître sur le langage. Après un bref coup d’oeil sur une petite présentation, je m’aventure dans l’exposition et découvre la première bonne surprise : les traducteurs. Qui dit musée des sciences, dit aussi interactivité. Seulement, pour comprendre et pouvoir s’amuser, il faut parler la langue. Encore et toujours, la fameuse question du langage, vous avez remarqué aussi. Bref, c’est la raison pour laquelle le CosmoCaixa met à disposition quatre cartes traductrices : catalan, espagnol, anglais et français. Parfait, je prends ma carte et c’est parti.
Le langage pour tous
A peine le temps de scruter les installations que mon regard croise celui de l’Homme de Neandertal. Charmée par son style hipster, je décide de m’approcher. Il y a deux jours, des scientifiques découvraient qu’il était un artiste et bien le Néandertalien pouvait également parler. Les récents travaux montrent que le langage est bien plus ancien qu’on ne le pensait. L’Homme de Neandertal était un grand bavard. Je vous épargne le passage qui explique que ce serait grâce à l’os hyoïde, un petit os en forme de U, non rattaché au larynx dans la partie intérieure du cou dont la localisation permet d’en déduire la position du conduit vocal.
Voilà. En réalité, retenez seulement que cet os est très proche de l’un de ses frères modernes ce qui explique que de nombreux scientifiques pensent qu’il parlait. Et si c’est toujours le flou immense, il suffit de prendre sa carte traductrice et de la passer sur un écran pour avoir plus d’explications. C’est ce que j’ai fait. Notre ancêtre parlait donc mais ce n’est pas le seul. L’os qui a été découvert et dont je vous parlais serait également proche de celui du chimpanzé. Et ça tombe très bien puisque je viens justement d’en voir un à travers une fente.
Dans une autre pièce plus sombre et plus étroite, défile des vidéos en continu sur la communication entre les animaux. Encore une fois, je passe ma carte pour être sure de ne pas manquer une miette. Plusieurs espèces sont abordées et chacune a sa propre communication. Je suis arrivée depuis seulement 20 minutes et j’ai l’impression d’avoir appris un million de choses. Mais l’exposition continue, alors il faut y aller.
Petits cerveaux, grands défis
Un peu plus loin, après avoir passé une gigantesque tête de mort qui explique les connexions entre le cerveau et le langage, je me retrouve dans une sorte de labyrinthe avec pleins de jeux interactifs. Le décor sombre et les écrans virtuels donnent l’impression d’être dans une autre dimension. Seul hic : ma carte ne marchait pas à tous les jeux. L’objectif de cet espace c’est d’apprendre et de s’interroger sur le langage des nourrissons. D’où le « petit cerveau, grand défi ». Je fais donc les jeux interactifs où je me rends compte que mon niveau de logique est très bas. D’ailleurs s’il avait été élevé j’aurais surement commencé cet article en vous disant que c’est une exposition très fournie et que même en prenant les choses les plus importantes et celles qui, je crois, ont un sens. Lire cet article demandera du temps.
La réalité virtuelle pour mieux comprendre
J’arrive à la fin de l’exposition et je découvre l’enceinte de la réalité virtuelle. C’est vraiment plaisant toute l’interactivité qu’il y a dans ce musée. Pour quelqu’un qui n’est absolument pas scientifique comme moi, cela facilite vraiment la compréhension. Je me dirige donc à l’intérieur de la boule, m’installe et mets le casque de réalité virtuelle.
Je viens d’arriver dans l’ univers, c’est impressionnant et les images sont très belles. C’est un court-métrage qui explique comment les pensées sont connectées et reliées entre elles. Toutes les étapes de la vie sont évoquées. Même celle où l’on est encore foetus. On se retrouve téléporté dans le ventre de sa mère, c’est assez particulier comme sensation. Cela rajoute vraiment un plus à l’exposition qui est maintenant bientôt terminée. Je crois qu’il n y a pas un seul aspect du langage qui n’a pas été abordé dans cette réalisation. Je ne peux que la conseiller, ne serait-ce que pour voir le musée qui est gigantesque et qui vaut le détour également. Mais prévoyez une bonne journée pour tout faire et une après-midi pour l’exposition.
Infos pratiques – CosmoCaixa Barcelone
Expo Talking Brains jusqu’au 5 février 2017
Horaires : Du mardi au dimanche, de 10 a 20 h
Tel. 902 223 040 (du lundi au dimanche, de 9 a 20 h)
Prix : 4 euros – Gratuit pour les moins de 16 ans
Lieu : CosmoCaixa (c. de Isaac Newton, 26, Barcelona)
Pour plus d’informations, cliquez sur la page du site officiel