Dans un climat tendu, la majorité indépendantiste au Parlement de Catalogne a voté le budget 2017, qui inclut le financement de l’organisation du référendum indépendantiste prévu avant septembre.
Les votes favorables du groupe de députés indépendantistes Junts Pel Sí (62), d’une partie de l’extrême-gauche séparatiste la CUP (8) et d’une députée de Podemos ont permis aujourd’hui l’approbation des budgets 2017 de la Catalogne. Une partie est destinée à l’organisation du référendum indépendantiste, au plus tard en septembre prochain.
Un vote qui s’est fait dans une tension palpable. Le texte risque d’être suspendu par le Tribunal constitutionnel espagnol, le référendum n’étant pas autorisé par le gouvernement central. Les 53 députés qui sont contre l’indépendance (les conservateurs du Partido Popular, les libéraux de Ciutadans et les socialistes) ont demandé après le vote, une réunion extraordinaire et en urgence du bureau du Parlement. La présidente indépendantiste Carme Forcadell a refusé cette demande. Forcadelll a été sous le feu des critiques tout au long des débats pour sa supposée partialité en faveur du camp séparatiste.
La balle est désormais dans le camp de Madrid, qui va probablement demander une censure du texte par le Tribunal constitutionnel qui pourrait être accompagnée de sanctions contre la présidente du Parlement et les auteurs du budget.
Même en cas de budget censuré et d’un référendum interdit, les indépendantistes pourraient passer outre et maintenir l’organisation de ce vote. Le président catalan Carles Puigdemont a toujours affirmé que le référendum aurait lieu avec ou sans l’accord de l’Espagne.
Un budget à l’accent social
Parallèlement au référendum, le budget 2017 a une coloration très sociale. Les indépendantistes de Junts Pel Sí ne détenant pas la majorité, l’aide des anticapitalistes de la CUP a été nécessaire pour le vote. Du coup, l’extrême gauche a négocié une augmentation des dépenses sociales qui atteignent 74;7% du budget total de la Generalitat. Des nouvelles aides seront créées pour les plus démunis, ainsi qu’un nouvel impôt pour les véhicules polluants.