L’ancien international français Vincent Guérin a raconté à Equinox comment le PSG avait éliminé le F.C. Barcelone en 1995 en Ligue des Champions. Depuis, les Parisiens ont toujours été éliminés par les Catalans.
Photo extraite du livre « L’année du Football 1995 »
« C’est le match le plus important de l’histoire du PSG »*. En ce mois de mars 1995, le président du PSG Michel Denisot n’y va pas par quatre chemins pour définir le 1/4 de finale retour de Ligue des Champions entre le Paris Saint-Germain et le F.C. Barcelone au Parc des Princes. Vincent Guérin, aujourd’hui gérant de l’agence événementielle sportive Vincent Guérin Sport, faisait alors partie des rangs parisiens. Il a raconté à Equinox comment ce match était perçu dans l’intimité du vestiaire. « La presse française ne nous mettait pas dans la peau du favori. A ce moment-là, les Français étaient les rois des matchs amicaux mais quand il y avait de l’enjeu on ne passait pas l’écueil. Mais nous on était conscient de notre force. On avait déjà fait des campagnes européennes brillantes les années précédentes (le PSG était arrivé en demie-finale de Coupe d’Europe en 93 et 94). Mais on n’était sûr de rien. En face c’était quand même le Barcelone de Cruyff! »
Le Camp Nou avait impressionné le PSG
Si ce 15 mars 1995 peut devenir historique pour le football français, c’est que le PSG a fait nul 1-1 à Barcelone deux semaines plus tôt lors du match aller. « Ce fut un très bon match, confirme Vincent Guérin, on avait montré notre potentiel mais on a eu des regrets en ne gagnant pas à Barcelone. Le jour d’avant, j’avais été très impressionné par le Camp Nou vide pendant notre entrainement sur la pelouse de l’enceinte, encore plus que le lendemain quand il était plein (en 1995, le Camp Nou pouvait accueillir 120.000 personnes contre 99.600 aujourd’hui). Pendant la rencontre on essayait juste de se concentrer sur le jeu de l’adversaire, spécialiste du « toque » (jeu à une touche de balle) plutôt que sur ce qu’il avait autour. Ils avaient quand même gagné la Ligue des Champions 3 ans avant! »
Avant le match retour, Luis Fernandez emmène le PSG au vert près de Chateauroux. Côté Barça, le Bulgare Stoichkov qui avait éliminé la France de la Coupe du Monde 1994 à la dernière seconde, s’en remet aux signes. « J’ai veillé à ce que nous descendions à l’hôtel Trianon de Versailles, comme avec l’équipe de Bulgarie en novembre 1993. J’occuperai la même chambre et je porterai les mêmes chaussures. C’est un match trop important pour négliger quoique ce soit » avait-il alors confié*.
Guérin marque et qualifie le PSG
Le 15 mars 1993, 45.000 privilégiés assistent au Parc des Princes à ce qui reste depuis la dernière qualification du PSG face au F.C. Barcelone. « Le stade tremblait tant l’ambiance était incroyable. Et cela nous a bien aidés parce que le match retour au Parc des Princes a été terrible. En début de deuxième mi-temps, le Barça ouvre le score, ce qui nous élimine virtuellement de la compétition (2-1 Barça sur l’ensemble des 2 matchs). Mais à 15 minutes de la fin, Rai marque sur corner. Et mon but sur la fin est à l’image du match. On a bataillé pour prendre le dessus athlétiquement sur le Barça, afin d’avoir plus le ballon qu’eux. On avait une équipe très joueuse à l’époque. » rappelle Vincent Guérin qui qualifie de « folie » ce qu’il a vécu au Parc des Princes ce soir-là. « C’était l’une des deux plus grosses ambiances que j’ai connues en 6 ans au PSG » reconnait-il.
Ce but de Vincent Guérin face au FC Barcelone
Quelle émotion !!!#TeamPSG #Légende pic.twitter.com/HezwQmRtml— ⚜PSG Légende™️️⚜ (@PSG_Legende) 14 janvier 2017
Le PSG l’emporte ce soir là 2-1, soit 3-2 sur l’ensemble des 2 matchs. « Pour nous c’est un souvenir important car sur le banc d’en face, il y avait Cruyff. Et si j’ai eu une idole, même si je n’aime pas trop ce mot, c’était lui. » Comme pour Luis Fernandez, l’entraîneur de son équipe.
Bientôt un successeur de Guérin?
22 ans plus tard, on parle encore et toujours à Vincent Guérin de ce match du 15 mars 1995. « C’est normal car j’ai marqué le but qui a qualifié le PSG, bien que ce soit toute l’équipe qui ait gagné » dit-il modestement. Un but qui ne change pas la carrière ce de joueur qui comptait déjà 29 printemps lors de cet exploit. « Mais ce fut une très belle lumière face à une très grande équipe. » précise-t-il.
Vincent Guérin aimerait bien cependant que quelqu’un prenne sa relève. « On aimerait bien que le PSG passe cet écueil-là. C’est ce que je souhaite à ce nouveau PSG. En espérant qu’un Français prenne bientôt ma relève et marque le but synonyme de la qualification face au Barça! »
*Source: Le livre d’or du football 1995 écrit par Gérard Ejnès et Pierre-Marie Descamps. Editions Solar.
Comments are closed.