Le programme d’échange Cervantes favorisera la mobilité des lycéens entre les différentes communautés autonomes d’Espagne pour « renforcer la cohésion territoriale » a annoncé hier la ministre espagnole de la Santé et des Services sociaux Dolors Montserrat.
Photo : C.Meyer/Equinox
Le programme Erasmus, créé en 1987 pour faciliter la mobilité des étudiants européens et favoriser une meilleure entente entre les pays membres, fait des émules. L’Espagne a ainsi annoncé mardi 20 décembre la mise en place d’un programme de mobilité interrégional pour les lycéens. Objectifs détaillés par le gouvernement : le « renforcement de la cohésion territoriale » et la formation de jeunes plus « émancipés, solidaires et entreprenants ».
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Les jeunes Espagnols âgés de 14 à 18 ans pourront ainsi réaliser une année scolaire entre la troisième et la terminale dans une autre ville que la leur, hébergés par une famille dont l’enfant se rendrait également dans le lycée d’accueil.
« Homogénéisation obsessionnelle »
Pour le département de l’Education catalan, il s’agit là d’une « improvisation » de la part du gouvernement de Mariano Rajoy, qui illustre sa volonté « d’homogénéisation presque obsessionnelle » du territoire espagnol. L’exécutif catalan y voit, avant tout, un cas « flagrant » de tentative du gouvernement central de venir empiéter sur ses compétences. La santé et l’éducation sont en effet des domaines qui sont, en Espagne, délégués aux communautés autonomes.
Le gouvernement catalan a par ailleurs rappelé qu’un lycéen espagnol pouvait déjà s’inscrire et réaliser une année scolaire dans une autre région, en ayant l’assurance que son année soit reconnue dans le reste du pays, ce qui n’était pas le cas entre pays européens avant la création du programme Erasmus.
Le Syndicat des Etudiants s’est également montré sceptique quant à l’intérêt de la nouvelle mesure, estimant qu’il était plus urgent de destiner des fonds aux « établissements qui tombent en ruines ou manquent de professeurs ». Le syndicat doute par ailleurs de la sincérité de la démarche, rappelant que le précédent gouvernement, également présidé par Mariano Rajoy, avait supprimé les bourses Séneca, qui finançaient les échanges universitaires à l’intérieur de l’Espagne, et réduit le montant des bourses Erasmus.
La ministre de la Santé n’a pas encore communiqué les détails de la mise en place du programme Cervantes, qui sera mené à terme en collaboration avec le ministère de l’Education.