Le métro de Barcelone est emprunté par 1,2 million de personnes chaque jour. Il est donc la cible parfaite des voleurs. Cet été, Barcelone a battu des records d’affluence touristique, allant de pair avec une augmentation des vols dans le métro.
Photo : CM/Equinox
Cet été les Mossos n’ont pas chômé. Chaque jour, de juin à septembre, 57 plaintes en moyenne ont été déposées pour des délits dans le métro, principalement des vols. Un chiffre important mais en partie incomplet. « Il y a beaucoup de gens qui sont victimes de vols mais qui ne le dénoncent pas. Soit parce qu’ils ne savent pas si cela a eu lieu dans le métro soit parce qu’ils pensent que cela ne sert à rien et car ils ne seront pas là en cas de jugement » rapporte un porte-parole de la police catalane. Au total, 7036 vols dans le métro ont eu lieu durant les quatre mois d’été contre 6866 en 2015. Ce qui marque une augmentation de 170 délits recensés cette année.
Les vols dans le métro avait connu une forte envolée en 2011. Le dispositif Xarxa avait alors été mis en place. Des patrouilles des Mossos et la garde urbaine avaient permis de réduire les délits. Mais depuis l’an dernier, malgré la prévention et les forces de l’ordre circulant dans le métro, les vols ont repris de plus belle.
Des délinquants aux profils différents
Grâce aux caméras de surveillance, aux portraits robots décrits par les victimes et aux fichiers internes des Mossos, 55 identifications de délinquants sont réalisées chaque jour en moyenne. Des délinquants qui ont des profils différents selon Carles Vallès, l’inspecteur adjoint de la police catalane. Dans le journal El Periodico, il analyse trois types de voleurs: celui qui vit à Barcelone et fait du vol son mode de vie, celui qui appartient à des clans familiaux et qui a une forte mobilité à tel point qu’il peut agir dans différentes capitales européennes et celui qui vient seulement lors de grands événements où la foule est présente.
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Carles Vallès remarque aussi qu’avec les années les pickpockets ont amélioré leur technique de vol. En 2011 ils agissaient par groupe de dix pour aborder une victime, lui tourner autour pour la distraire et lui subtiliser son porte-monnaie ou tout autre objet de valeur. Aujourd’hui les voleurs dans le métro sont plus subtiles. Ils imitent les touristes pour se fondre dans la masse, vont en groupes de deux ou trois et parlent italien.
Les zones touristiques souvent prises pour cibles sont fortement surveillées par les Mossos ce qui poussent les voleurs à se diriger vers des zones plus éloignées du centre. Collblanc et la Plaza de Sants sont ainsi devenues les nouvelles stations à risques.
Pour lutter de façon plus efficace contre les délinquants, le Code Pénal a été reformé l’an dernier. Il permet aux Mossos de réclamer à la Justice une mesure d’éloignement du métro pour les voleurs récidivistes. 300 ordres d’éloignements ont déjà été déposés. 35 ont été accordés et 35 sont en attente de verdict.