La plate-forme de covoiturage Blablacar pourrait être sanctionnée par la communauté de Madrid pour faire du profit et pour concurrence déloyale. Une première mondiale.
La communauté de Madrid met en cause la plate-forme Blablacar. Ce site met en relation des passagers et des conducteurs qui souhaitent effectuer le même trajet au même moment, afin qu’ils partagent un véhicule. Né il y a plus de dix ans en France, il existe désormais dans 22 pays. Le ministère des Transports espagnol souhaite sanctionner la compagnie française en Espagne, pour un total de 8.800 euros. Il reproche à Blablacar un manque d’autorisation pour offrir « un transport public ».
Le ministère réclame également 4.000 euros à deux conducteurs de la plate-forme qui auraient demandé une participation supérieure aux coûts réels du transport. L’Inspection du ministère des Transports a expliqué qu’ils ne respectent pas la loi de Réglement de Transport Terrestre (LOTT) et que Blablacar est aussi responsable puisqu’il a autorisé un tarif supérieur aux frais.
Première sanction mondiale
Le directeur général des Transports, Pablo Rodríguez Sardinero, s’est expliqué dans le journal ABC : « Nous avons suivi le plan d’inspection appliqué aux entreprises d’économie collaborative impulsé par le ministère des Transports et nous avons mis des sanctions graves et très graves pour avoir facturé en nom propre des services de transports de passagers et pour les réaliser sans avoir le titre autorisé ». Quant au site Blablacar, il assure que les conducteurs ne dépassent jamais les frais de déplacements établis par la plateforme, qui s’élèvent à 14 centimes par kilomètre.
Ces différentes inspections ont commencé à la fin de l’année 2015. Selon La Vanguardia le ministère a confié que l’entreprise a tardé de plusieurs mois avant pour fournir la documentation, dans laquelle les deux conducteurs ont été repérés. Dans un communiqué, Blablacar s’est défendu en expliquant « qu’en plus de six ans, la compagnie ni aucun de ses trois millions d’usagers n’a reçu de sanction; ni dans les autres pays dans lesquels elle est présente ». Le site signale qu’il a demandé « une réunion urgente avec les autorités de transports de la communauté de Madrid », mais le ministère des Transports aurait confirmé à La Vanguardia que les « amendes sont bel et bien là ».
Cet été, Blablacar a atteint les trois millions d’utilisateurs en Espagne et 35 millions au total dans les pays dans lesquels elle opère. Selon le site, en partageant les véhicules, les usagers ont permis d’économiser cette année plus d’un million de tonnes d’émission de CO2.