La mairie de Barcelone a approuvé la taxe polémique sur les logements vides. Les propriétaires d’appartements inoccupés depuis plus de deux ans devront désormais payer 633 euros.
Lors du vote vendredi au conseil municipal, la mesure n’a pas fait l’unanimité. Le Partido Popular s’est exprimé contre, tandis que l’ancienne CiU, Ciudadanos et la CUP ont préféré s’abstenir. BComú, PSC y ERC ont quant à eux voté pour. La nouvelle taxe entrera donc en vigueur d’ici une dizaine de jours, lors de la publication du Bulletin Officiel de la Province de Barcelone (Bopb). L’amende fixée à 633 euros correspond aux coûts d’inspection et administratifs jusqu’alors assumés par la mairie. 286 euros supplémentaires pourraient s’ajouter à cette amende à chaque relance que la mairie aura à traiter si le propriétaire ne coopère pas. La taxe sera appliquée aux grandes entités propriétaires, et non aux particuliers, a précisé la mairie.
Faciliter l’accès au logement
« Notre objectif n’est pas de sanctionner pour sanctionner, notre objectif est d’en finir avec les appartements vides » souligne Gerardo Pisarello, le premier adjoint au maire. Il explique que cette taxe est un nouvel outil pour faciliter l‘accès au logement, qu’elle « s’ajuste parfaitement au droit en vigueur » et qu’elle s’applique déjà dans d’autres municipalités de Catalogne. L’équipe municipale d’Ada Colau, ancienne activiste de la PAH (plateforme anti-expulsions), avait fait du logement l’un de ses thèmes de campagne et depuis mai dernier une priorité de son mandat.
Depuis les bancs de l’opposition, la conseillère municipale CDC Maite Fandos, assure que cette taxe n’est qu’une mesure symbolique qui reste dans la ligne de « politique de spectacle » de la maire de Barcelone et que cela n’améliorera que très peu l’accès au logement. La somme peut en effet paraître dérisoire pour les grands propriétaires.
Pour justifier son abstention, Sònia Recasens (CiU) explique que la mesure « ne sera pas suffisante » pour résoudre le problème de logements. Un argument qu’appuie Paco Sierra, le porte-parole de Cuidadanos. Il critique le « manque d’un nombre ambitieux de logements publics que ne fait pas le gouvernement » et une taxe qui serait un impôt déguisé. Le Partido Popular a quant à lui mis en doute la légalité de la mesure.