Après le tremblement de terre du Brexit, de nombreux partis politiques européens réclament à leur tour des référendums. En Catalogne, ce sont les indépendantistes qui veulent s’infiltrer dans la brèche.
Le président de Catalogne Carles Puigdemont était de bonne humeur ce matin pour commenter les résultats du Brexit. « Le Royaume-Uni a pris la décision d’abandonner l’Europe sans avoir consulté le reste des habitants de chaque autre pays », a-t-il lancé avec ironie en référence aux opposants à l’indépendance de la Catalogne qui estiment que l’ensemble des Espagnols doivent décider de l’avenir de la région.
Toujours très européiste, Carles Puigdemont a formé le voeu que « la Catalogne puisse jouer un rôle important pour que l’Union européenne se reconnecte avec ses habitants ». Le Brexit donne des ailes au camp indépendantiste, d’autant plus que la sacro-sainte référence écossaise redemande déjà un nouveau référendum d’auto-détermination. Une consultation avait déjà eu lieu en septembre 2014, mais avait été largement perdue par les indépendantistes écossais.
Jordi Sanchez, le patron de la très puissante association indépendantiste Asemblea Nacional de Catalunya, affirme quant à lui que c’est au tour de la Catalogne d’avoir son référendum.
Ara que Escòcia es prepara per parlar amb UE i fer un 2n Referèndum, hem de dir sense pors que l’hora del NOSTRE REFERÈNDUM ha arribat també
— Jordi Sànchez (@jordisanchezp) 24 de junio de 2016
Contre un référendum en Catalogne mais pour le retour de Gibraltar
De son côté, le parti socialiste qui est sous la pression de Podemos qui demande un référendum en Catalogne, rappelle son opposition à toute forme de consultation. Le candidat socialiste aux législatives de dimanche, Pedro Sanchez, a ce matin dénoncé sur la radio espagnole Cadena Ser « l’irresponsabilité des organisateurs de référendums comme le Brexit, qui ne provoquent que divisions et ruptures ».
Pour le gouvernement de droite de Mariano Rajoy, pas question non plus d’autoriser un référendum. En revanche, l’exécutif espagnol cherche à reprendre le contrôle de Gibraltar, ce petit bout de terre anglais situé à la pointe de l’Andalousie et revendiqué depuis 300 ans par l’Espagne.
Alors que l’Espagne vote dans deux jours pour les législatives, le résultat du Brexit pourrait influencer le vote des Espagnols. Il est fort à parier que le vote contestataire des Britanniques puisse désormais motiver les électeurs de Podemos qui veulent lutter contre une Europe trop libérale. Une forte participation bénéficierait mécaniquement au parti de Pablo Iglesias et pénaliserait le PP, dont l’électorat se mobilise avec plus de constance, ainsi que le Parti socialiste, dans une moindre mesure.