Crise politique en Espagne – Dernière tentative pour former un gouvernement

gouvernement espagne

Depuis bientôt 4 mois, l’Espagne n’a plus de gouvernement. C’est la plus grande crise politique depuis le retour de la démocratie. Les 25 et 26 avril, le roi Felipe VI recevra les partis politiques, pour la troisième et dernière fois, afin d’essayer de désigner un candidat à l’investiture

Depuis les élections législatives du 20 décembre dernier, le parlement espagnol est explosé en quatre blocs : la droite du Partido Popular (PP), les socialistes (PSOE), l’extrême gauche de Podemos et les centristes de Ciudadanos (CS). Le parlement n’ayant pas élu de nouveau président, c’est Mariano Rajoy qui assure l’interim depuis plus de trois mois.

Pourquoi n’y a-t-il pas de gouvernement en Espagne ?

L’Espagne étant un régime parlementaire, il faut que le Congrès des – députés élise le président du gouvernement à la majorité. Suite aux dernières législatives, aucun parti ne possède cette majorité. Et les différents mouvements politiques n’arrivent pas à se mettre d’accord. Le socialiste Pedro Sanchez n’a trouvé que l’appui des centristes de Ciudadanos pour former un gouvernement. Mais le nombre de députés de ces deux formations n’atteint pas la majorité nécessaire. Il aurait fallu que Podemos se joigne à la coalition pour dégager une majorité. Or, le parti de Pablo Iglesias ne veut pas passer d’accord avec Ciudadanos et réciproquement. Donc blocage. La droite de Mariano Rajoy, elle, est totalement isolée, aucun parti ne souhaitant la soutenir.


Lire aussi : I. Serrano, politologue « Tous les partis se préparent à de nouvelles élections »


Pourquoi le roi intervient-il ?

La constitution espagnole prévoit que le roi reçoive tous les partis politiques pour que celui-ci constate qu’un candidat à la présidence dispose d’une potentielle majorité parlementaire afin d’être élu président du gouvernent. Si le roi Felipe VI juge qu’un candidat pourrait avoir une majorité, il le présente devant le parlement. C’est ainsi que le roi avait proposé en mars dernier le candidat socialiste Pedro Sanchez, qui n’avait toutefois pas réussi à obtenir une majorité au moment du vote des députés.

Que va-t-il se passer ?

Il est très peu probable que le chef de l’Etat puisse faire évoluer favorablement la situation tant celle-ci est bloquée. Le PP veut une grande coalition avec le PSOE, qui s’y refuse. Le PSOE, lui, veut une coalition à la fois avec Podemos et Ciudadanos, qui ni l’un ni l’autre ne veulent partager le pouvoir. La question du référendum indépendantiste, soutenu par Podemos mais rejeté par l’ensemble de la classe politique non-catalane, rend les choses encore plus définitives. Sauf coup de théâtre, le plus probable est, que comme le prévoit la constitution, si le parlement n’a pas élu de président avant le 2 mai à minuit, celui-ci sera automatiquement dissous et les Espagnols seront à nouveau appelés aux urnes. Cet éventuel scrutin se tiendrait le dimanche 26 juin.

 

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