Le lundi 9 novembre, la Guardia Urbana, les Mossos d’Esquerra et la Police portuaire ont mené une action coup de poing près du Port de Barcelone contre les vendeurs ambulants illégaux, communément appelés « top mantas » ou « manteros » . La police continue d’occuper le terrain.
Photo : Calafellvalo
Les polices de Barcelone ont monté en ce début de semaine l’Operación Colón (du nom de la statue en bas de la Rambla avec vue sur le port). Quand les premiers agents des Mossos d’Esquardra, la police autonomone catalane, sont arrivés sur les lieux au Portal de la Pau et sur la zone du Palau de Mar, vers 6h50 lundi, il n’y avait déjà plus un seul vendeur ambulant sur place, l’information s’étant rapidement propagée.
La situation provoquait la colère des commerçants et voisins qui se plaignaient notamment du fait que les vendeurs dormaient dans la rue pour « protéger leur emplacement de vente » de la concurrence et être ainsi les premiers sur place dès le lever du soleil. Selon les habitués du lieu, les vendeurs illégaux de sacs à mains et autres accessoires contrefaits investissaient depuis des semaines le Portal de la Pau , le Paseo litoral et une bonne moitié du Paseo Joan de Borbó.
La vente illégale à Barcelone, un dossier polémique pour Ada Colau
Depuis sa prise de fonction, Ada Colau est sous le feu croisé des critiques de l’opposition des droites et de la colère des commerçants qui l’accusent de laxisme envers ces marchants ambulants. La maire de Barcelone est taxée de laxisme. On lui reproche de « laisser les vendeurs envahir les rues », ce qui agace particulièrement le délégué à la sécurité de Barcelone, Amadeu Recasens, qui se vante de coordonner les différentes forces de police locales (la police municipale de Barcelone, la police de Catalogne et la police du port). A. Recasens se dit prêt a donner le feu vert à une demande du Partido Populaire (droite conservatrice) et de faire appel à la police nationale espagnole qui possède les compétences en matière d’immigration. Les vendeurs ambulants sont en effet pour la plupart des immigrés clandestins, originaires d’Afrique subsaharienne, et des mesures d’expulsion pourraient être envisagées, selon les mêmes sources. Par ailleurs, A. Recasens a déclaré vouloir ouvrir une enquête pour connaître l’origine des marchandises contrefaites et démanteler d’éventuels réseaux mafieux.
Du côté des commerçants toutefois, on ne décolère pas. Les syndicats affirment qu’Ada Colau leur a porté un double préjudice : celui de concurrence déloyale, les produits contrefaits empêchant les clients d’acheter les produits en boutique, et la présence des vendeurs devant les magasins qui créeraient de l’insécurité. Les syndicats de commerçants souhaitent intenter une action en justice contre la Mairie afin de réparer le préjudice subi. De leur côté, les vendeurs se mobilisent également pour lutter contre certains abus policiers. Ils sont soutenus par plusieurs associations anti-racisme.
Selon un récent sondage, un Catalan sur trois achètent ou a déjà acheté des produits de contrefaçon dans la rue.