L’exécutif espagnol s’attend à recevoir cette année près de 17 000 demandes d’asile et déclare qu’il n’y aura pas de limite à sa générosité. Barcelone, de son côté, se déclare « ville de refuge » et invite les habitants à se mobiliser.
Au début de la crise migratoire qui secoue actuellement le continent, l’Europe souhaitait mettre un plafond au nombre de visas accordés aux réfugiés. David Cameron avait d’ailleurs demandé à Mariano Rajoy de « mettre des limites à sa générosité ». Mais depuis la publication de la photo d’un enfant retrouvé mort sur les plages de Bodrum en Turquie, l’Europe semble prête à lâcher du leste. Mariano Rajoy et le ministre de l’Intérieur Jorge Fernández ont tous deux déclaré que l’Espagne ne mettrait « aucune limite à sa solidarité ».
L’Espagne a enregistré 2.588 demandes d’asile en 2012, 4.513 en 2013 et 5.952 en 2014. Le ministre de l’Intérieur signale qu’en 2015 plus de 17.000 demandes sont attendues.Le Conseil Européen demande à ce que l’Espagne en accepte 15.000.
Au cours de ces dernières années, l’Espagne a refusé en moyenne 55% des demandes d’asiles reçues. Ce lundi 7 septembre, la vice-présidente Soraya Sáenz de Santamaría a mis en place une commission interministérielle afin de revoir les critères à la hausse.
Barcelone, ville de refuge
Barcelone est l’une des villes à avoir réagi le plus rapidement pour offrir aide et hébergements aux réfugiés, sous l’impulsion de sa maire Ada Colau. La première édile de Barcelone a envoyé une lettre à Mariano Rajoy lui demandant des moyens financiers afin de transformer Barcelone en « ville refuge ». Le Président du gouvernement lui a répondu qu’il ne fallait pas résoudre cette crise avec des mesures à court terme, ou selon ses dires « avec des pansements sur une jambe de bois ». Il renvoie Ada Colau à la commission interministérielle qui traitera la situation avec « efficacité, générosité et solidarité ».
En attendant, de nombreuses villes espagnoles, dont Madrid, ont rejoint l’initiative de Barcelone et travaillent à la création d’un réseau de villes disposées à accueillir les réfugiés. Une adresse électronique a été mise en place dans la capitale catalane pour recevoir les propositions et coordonnées des Barcelonais disposés à soutenir le projet, et éventuellement à accueillir des réfugiés dans leur foyer ([email protected]). Elle a déjà reçu des milliers d’e-mails, dont certains ont été lus par Ada Colau vendredi dernier lors du rassemblement organisé avec les autres maires du pays issus du mouvement des Indignés.