Sonia Keating aux côtés d’Emilie Simon

Artiste d’origine bordelaise, Sonia Keating a débuté sa carrière en 1997 en tant que DJ.  Grosse actu car Sonia va jouer au côtés d’Emilie Simon en septembre. Installée à Barcelone depuis quelques années, elle est aujourd’hui auteur, compositeur et interprète de son nouveau projet “la Fée Déchirée”. Des textes slamés et chantés sur fond de violoncelle et de musique électronique. 

Tu as toujours oscillé entre plusieurs univers musicaux, plusieurs styles, mais ton dernier projet semble assez loin de tes précédentes productions, est-ce une évolution personnelle ou une volonté de découvrir d’autres univers?

J’ai toujours écouté toutes sortes de musique même lorsque j’étais plus centrée sur le DJing car je ne crois pas en un style sinon en la musique en général….il y a du bon partout, comme du mauvais d’ailleurs (sourire).  Marketing mis à part, la musique est et reste avant tout un art et donc un moyen d’expression. Selon moi, les différents styles musicaux ne sont autres que différentes manières de s’exprimer dans des réalités différentes et je le respecte même si on a toujours des styles qui nous collent plus à la peau que d’autres.

Mon dernier projet La Fée Déchirée s’inscrit dans cette sensation personnelle qu’il n’y a pas un style qui prévaut sur d’autres et donc divise, sinon un lieu de réunion de différentes expressions artistiques. Bref, en plus d’être ouverte à la musique en général, c’est aussi de par mon cheminement artistique qu’en toute logique, j’en viens aujourd’hui à unir et réunir les différents univers qui me touchent, celui de la chanson française et de ses grands textes, la musique électronique qui correspond à notre époque par son aspect technologique, autant dans l’underground et dans son côté plus pop et, enfin, la musique instrumentale qui est là depuis longtemps et restera.

J’ai toujours trouvé cela plus compliqué de travailler en groupe

Comment définis-tu ta musique aujourd’hui ?

Je la vois comme un synonyme d’ouverture. Ma musique est à ce jour une aventure de moins en moins solitaire. Je commence à collaborer avec d’autres musiciens. Cela a commencé avec une violoncelliste et maintenant un batteur… J’ai toujours trouvé cela plus compliqué de travailler en groupe mais en même temps, je pense que cela vaut vraiment la peine. Avec ce projet de La Fée Déchirée, je travaille également en collaboration avec une artiste barcelonaise de talent du nom de Laia Ribas qui a réalisé le vidéoclip du titre «En Terre Hostile» et crée également les visuels qui accompagnent le show. Bref, ma créativité se dévoile et se partage de plus en plus.

Tu écris des chansons à textes, tu slames, tu prépares un conte pour enfants, les mots sont-ils pour toi aussi importants que la musique ?

Les mots, l’écriture ont toujours fait partie de moi. Je n’existerais pas sans eux. Les mots faisaient partie jusque là de mon existence intime. La musique, elle, a toujours était mon support pour l’écriture me permettant de me plonger dans un état émotionnel choisi suivant ce que j’écrivais.

En commençant ma carrière de DJ, ce fut la première étape d’ouverture créative avec le monde extérieur. Puisqu’un DJ, par définition, partage avec son public. Ils partent ensemble dans un voyage musical, marchand sur un fil où tout peut arriver. C’est une créativité de l’instant face à un public avec lequel on interagit, que l’on surprend, que l’on excite ou qu’on laisse souffler tout en étant à l’écoute de son énergie et de ses besoins du moment… bref, on communique. Je me suis plongée ensuite dans la composition musicale et fait mes premiers pas avec le live.

Il était donc tout à fait logique, avec La Fée Déchirée, de réunir et présenter sur scène la musique que je compose et les mots qui me définissent pour partager encore plus entièrement avec le public. Et puis, il y a l’écriture de ce conte en préparation qui est également un projet important pour moi…je pense d’ailleurs qu’il aura divers niveaux de lecture et donc pourra s’adresser aussi bien aux enfants qu’aux adultes.

Tu décris certains de tes morceaux comme engagés, les artistes doivent-ils selon toi prendre part au monde qui les entoure ?

Je me garderais bien de dire ce que doit faire un artiste ou non. Chacun fait ce que bon lui semble. Pour ma part, je pense qu’être artiste, cela revient à exprimer sa sensibilité, sa manière d’appréhender les choses de la vie, le monde….Je pence que c’est ce qui intéresse et touche le gens car à part ça, on n’invente rien. Je dis de mes textes qu’ils sont engagés car j’y parle de choses profondes et sans détour, si ce n’est celui de la poésie. La créativité d’un artiste représente forcément sa propre sensibilité en ce monde donc en ce sens, un artiste est engagé.

Tu t’apprêtes à jouer dans un festival à NYC aux côtés d’artistes comme Emilie Simon, comment abordes-tu ce live ?

Je l’aborde de tout mon moi :) C’est à dire comme un challenge. J’oscille entre ces moments où peu importe ce que cela peut représenter, je fonce…..et ceux où avec ma grande valise de doutes qui voyage toujours avec moi, me laissent tremblante face à l’ampleur de cette occasion de présenter mon travail dans des conditions optimales et au milieu d’artistes déjà renommés. C’est très stimulant à tous les niveaux.

 

La playlist musicale de Sonia Keating

Austra «Home»

Coeur de Pirate «Wicked Games» (main mix)

School is Cool (Entropology)

Woodkid «Iron»

Asaf Avidan «One day» (wankelmut remix)

Erik Truffaz feat. Sophie Hunger «Let me go!»

Jack white «Love is blindless»

Christine & the queens «Kiss my krass»

Prince Miaou «Tous les garçons et les filles»

Bertrand Cantat «Choeurs»

Saez «Miami»

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