La pluie fait le jeu des narcotraficants en Catalogne

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Soulagement en Catalogne avec les pluies qui s’abattent sur la région depuis le mois de mars. Les réserves d’eau se sont remplies, tandis que les restrictions gouvernementales en saison de la sécheresse ne sont plus qu’un mauvais souvenir. Pour la police, en revanche, la pluie n’est pas une bonne nouvelle dans la guerre face au narcotrafic. Explications.

Les rivières, asséchées depuis des années, bercent à nouveau de leurs flots les balades en Catalogne. Les locaux et touristes pourront utiliser douches de plages et les fontaines de Barcelone laissent gicler l’eau sur le marbre. Comme dans Jean de Florette, la pluie est un cadeau du ciel dans une région martyrisée par son soleil.

Un soulagement aussi pour les cultivateurs catalans, qui voyaient leurs récoltes partiellement compromises par ces vagues de chaleur intempestives. Une bonne nouvelle pour tous, sauf pour la police. Car les champs de cannabis des montagnes catalanes sont, elles aussi, dopées par l’arrivée des pluies.

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En 2021, 45 % des cultures illégales découvertes par la police en Catalogne étaient réalisées en plein air. Quatre ans plus tard, ce pourcentage n’est plus que de 13 %. Le cannabis est une plante qui a soif, et les cultivateurs frappés par la sécheresse, l’ont découvert à leurs dépens. Le département de l’Alt Camp, dans le sud de la Catalogne, près de Tarragone devrait donc bientôt se reverdir de cannabis. Avant la grande sécheresse des trois dernières années, en 2021, les Mossos d’Esquadra avaient saisi dans cette zone 119 000 plants, soit près de 20 % du total catalan.

Des installations de plus en plus discrètes

Fins agriculteurs, les narcotrafiquants s’installent autour de bassins d’eau utilisés par les pompiers ou l’agriculture traditionnelle, a noté la Police. Ils débroussaillent ensuite un terrain isolé, y installent une pompe immergée dans la réserve, et irriguent leurs plants via un système de tuyaux. Ce qui permet bien souvent aux inspecteurs de débusquer les plantations. Mais les trafiquants sont de plus en plus discrets dans l’installation de la tuyauterie, souvent effectuée de nuit et cachée par des bâches.

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Comme dans les cités les plus chaudes de France, les mafias, installées en Catalogne, disposent même de guetteurs, pour surveiller les plantations de jour comme de nuit. Des hommes de nationalités albanaises qui perçoivent entre 1 800 et 2 000 euros par mois, révèle le journal catalan Ara.

Kilomètre zéro, le cannabis produit en Catalogne sera revendu ensuite au sein même de la région.

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