En Espagne, 3 entreprises sur 4 ont du mal à recruter

travailler à barcelone

Les entreprises peinent à recruter en Espagne, et particulièrement dans les grandes métropoles. Explications. 

75 % des entreprises espagnoles déclarent rencontrer des difficultés pour recruter les profils dont elles ont besoin. C’est ce que révèle l’étude « Désert de talents 2025 » réalisée par ManpowerGroup Espagne. Un chiffre en légère amélioration toutefois par rapport aux années précédentes : le taux était de 80 % en 2023 et avait atteint un pic de 82 % en 2022.

Malgré cette baisse, la situation reste tendue pour le marché du travail. Les compétences les plus rares à trouver concernent les nouvelles technologies, la transformation numérique ou encore l’automatisation.

« Les postes en tech sont les plus compliqués à pourvoir », confirme Clémence Vigneron, talent acquisition manager chez Papernest, « ils sont assez sollicités et notamment par de grandes boites comme par exemple Amazon à Barcelone ». La recruteuse estime que son entreprise attirerait davantage de bons candidats espagnols si elle proposait la journée intensive en été ou le vendredi (une pause de midi plus courte pour partir plus tôt), un avantage très apprécié des locaux.

PME et profils internationaux en première ligne

Mais ce sont les petites et moyennes entreprises qui souffrent le plus du manque de main-d’œuvre qualifiée. Un peu plus de 80 % des structures employant entre 10 et 49 salariés déclarent être en difficulté. « J’ai dû augmenter les salaires proposés et accepter deux à trois jours de télétravail par semaine, même si ce n’est pas trop mon truc« , raconte Montsé, qui gère une entreprise de marketing de 10 salariés et a remarqué un changement depuis environ deux ans.

La flexibilité horaire et le télétravail sont désormais considérés comme un lever d’attractivité pour 20% des entreprises. Mais ce n’est parfois pas suffisant, notamment en Catalogne, à Madrid ou en Andalousie, les trois régions les plus affectées par les difficultés de recrutement. Alors Montsé « jongle avec des freelances ou forme en interne » pour pallier au manque de candidats, encore « plus difficiles à trouver sur des postes internationaux ».

Lire aussi : les freelances s’imposent dans les grandes entreprises espagnoles

Car si l’Espagne et en particulier Barcelone attirent toujours plus d’expatriés, leur profil reste assez homogène : jeunes et disposés à quelques concessions pour vivre au soleil. « C’est plus compliqué de trouver des profils français seniors car il y en a très peu sur place, et s’il faut les faire venir, par exemple de Paris, les salaires locaux ne sont pas suffisamment attractifs », détaille Clémence Vigneron.

Le marché est aussi moins fluide du côté français où « on a tendance à dire que changer trop souvent d’entreprise, ça fait instable sur un CV, alors que les Espagnols bougent beaucoup plus facilement ». Un défi de plus pour les entreprises internationales, qui se disputent désormais un peu plus âprement les meilleurs profils barcelonais.

Recommandé pour vous