Si le régime de micro-entreprise en France séduit par sa simplicité, le statut d’autónomo en Espagne offre une plus grande flexibilité sur certaines dépenses professionnelles. Mais quel est le plus avantageux ?
Photo : Clémentine Laurent/Equinox
L’inscription
En France, devenir auto-entrepreneur est rapide et se fait en ligne via le guichet unique. Un seul impératif pour les Français vivant en Espagne : disposer d’une adresse postale en France.
En Espagne, le processus est plus complexe. Il faut s’enregistrer simultanément auprès des autorités fiscales et de la sécurité sociale, et la moindre erreur peut être pénalisante. Il est recommandé de passer par les PAE (Puntos de Atención al Empresario) qui guident les indépendants dans ces démarches.
La gestion administrative
Le régime micro-entrepreneur français est simplifié : pas de comptabilité obligatoire en dessous de 72 600 euros de recettes, et les charges sont prélevées sous forme de pourcentage fixe sur le chiffre d’affaires.
En Espagne, en revanche, l’obligation de tenir une comptabilité et de déclarer la TVA tous les trimestres pousse la plupart des autónomos à recourir à un gestor, un expert-comptable qui facture entre 60 et 100 euros par mois.
Les charges
En France, si un auto-entrepreneur ne réalise aucun chiffre d’affaires, il ne paie rien. Les cotisations sociales sont prélevées au prorata des revenus (environ 20 %).
En Espagne, les cotisations sont fixes et obligatoires dès l’inscription. Depuis 2023, elles varient selon 15 tranches de revenus, avec un minimum de 234 euros par mois pour les revenus les plus bas. Une aide temporaire, la tarifa plana, permet aux nouveaux autónomos de ne payer que 80 euros par mois pendant un an, voire deux ans en fonction des revenus et des aides régionales.
En Espagne, les impôts dépendent du revenu net, des charges déductibles et de la communauté autonome de résidence. En France, les auto-entrepreneurs bénéficient de réductions et d’exonérations selon leur situation familiale.
Choisir son statut en fonction de son projet
Un auto-entrepreneur basé en Espagne mais inscrit sous le statut français devra payer ses impôts en Espagne, mais ne pourra déduire aucune charge, ce qui peut être pénalisant. De plus, la plupart des clients espagnols préfèrent traiter avec des indépendants ayant un statut fiscal espagnol.
Si votre projet de vie est ici et qu’il s’agit de votre activité principale, il peut donc s’avérer plus simple de se déclarer autónomo. Vous pourrez aussi accéder plus facilement aux aides nationales et régionales.