Catastrophes naturelles : pourquoi l’Espagne est la victime idéale

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L’Espagne est classée 8e pays du monde le plus affecté par les catastrophes naturelles. Pourquoi et comment ce phénomène impacte-t-il autant le territoire ?

Photos : Equinox

Le souvenir douloureux de l’épisode valencien de l’automne 2024 est encore dans toutes les mémoires. Celui de la sécheresse aussi, elle qui se rappelle à la population espagnole tous les étés. Le rapport climatique de l’ONG Germanwatch, qui a analysé les phénomènes climatiques du monde entier entre 1993 et 2022 place l’Espagne à la 8e place des pays les plus affectés par les catastrophes naturelles. Sur trois décennies, le pays a perdu environ 25 milliards de dollars et subi 27 000 décès.

C’est moins que sa voisine l’Italie, classée 5e dans ce rapport, mais plus que la France ou le Portugal qui n’apparaissent même pas dans la liste des 10 tristes champions. Comment cela se fait-il ? Contacté, le professeur d’écologie à l’université de Barcelone et membre de l’IPCC (Intergovernmental Panel of Climate Change) Jofre Carnicer est catégorique : « il y a plusieurs motifs, mais le principal est l’impact de la Méditerranée. C’est un bassin fermé qui agit comme une cuve de chauffe. Toutes les études récentes, notamment celles de l’IPCC identifient la Méditerranée comme responsable d’un risque important pour les régions alentour ». 

Dans ce cas, pourquoi le sud de la France n’est-il pas aussi impacté ? « À cause des vents de l’Atlantique », explique Jofre Carnicer, « et l’absence de montagnes entre l’Atlantique et la mer Méditerranée qui permet de faire respirer ces régions ». 

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En Espagne, où des montagnes bloquent le passage d’air entre l’océan Atlantique et la mer Méditerranée, les risques d’une stagnation de chaleur sont accrus, particulièrement dans l’est du pays. Ce qui explique les inondations à Valence ou les sécheresses survenues dans le sud-est du territoire depuis de nombreuses années.

Comment prévenir ces catastrophes ?

Il n’y a pas de recette magique pour prévenir les catastrophes naturelles, et le rapport de l’ONG est très clair : 2023 et 2024 ont connu les températures maritimes les plus élevées jamais enregistrées, ce qui n’est pas bon signe pour l’avenir.

Mais le réchauffement climatique est encore enrayable, explique le professeur barcelonais : « pour réduire efficacement nos émissions de gaz à effet de serre – qui sont responsables du réchauffement climatique – il faudrait des politiques publiques en ce sens. Et à titre personnel, il est possible de faire des choses comme manger moins de viande ou changer ses modes de transport ».

Actuellement, un Espagnol moyen rejette environ 5 tonnes de Co2 par an. Beaucoup moins que les Emirats arabes unis, mais un peu plus que la France. À terme, changer ce chiffre serait possible, explique encore Jofre Carnicer, « si des politiques publiques sont mise en place, car les changements sociétaux impacteraient notre manière de travailler, de nous déplacer et de vivre ».

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