Un petit paradis de la Costa Brava va couler sous le béton

Un petit paradis de la Costa Brava coulé sous le béton

Déjà saturée par la bétonisation, la Costa Brava risque de perdre l’un de ses fleurons, près de Palafrugell.

La Costa Brava, ses plages, son sable et ses batailles judiciaires. L’association SOS Costa Brava, qui possède déjà un long historique dans la lutte contre la bétonisation de la côte, vient de porter plainte suite à l’autorisation d’agrandissement octroyée à un hôtel à Aigua Xelida, près de Palafrugell (Baix Empordà). Le collectif dénonce un non-respect des engagements de la mairie et des précédentes décisions de justice.

Aigua Xelida est une petite cale avec un sol de sable mêlé à de petits galets. Avec sa taille réduite, cette crique est un véritable joyau. Nichée dans un environnement naturel exceptionnel, elle est protégée par la Punta des Banc et la Punta d’Esguard. On y trouve aussi une magnifique pinède, des formations rocheuses et des eaux cristallines. En somme, un lieu privilégié.

Pour tenter de sauver cette oasis de nature et de tranquillité, les écologistes ont saisi le Tribunal Supérieur de Catalogne pour demander d’annulation du plan de Modernisation de l’Hôtel d’Aigua Xelida approuvé par la mairie. Un monstre de béton qui ambitionne la construction de 66 chambres réparties sur quatre bâtiments, situés précisément sur le puig La Trona, qui officiellement est un espace naturel préservé.

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SOS Costa Brava accuse la municipalité de ne pas respecter les décisions de justice ni de prendre des mesures pour régulariser la situation urbanistique du littoral. L’association dénonce l’absence de sanctions et le non-respect des engagements pris par les autorités locales. Par ailleurs, l’asso est furieuse et se sent trahie du fait que « l’unanimité des groupes politiques du conseil municipal avait promis de bloquer ce projet, mais aujourd’hui, l’hôtel est toujours d’actualité ».

Les autorités locales pointées du doigt pour ne pas respecter la loi

Par ailleurs, SOS Costa Brava, demande l’abandon d’un autre projet situé cette fois-ci à la Tornada de Tamariu. Les défenseurs de la nature réclament la réouverture d’un chemin de ronde actuellement fermé en raison d’une propriété rendue privée par la mairie. Il est également impossible, pour la même raison, d’accéder aux abords du Château de Cap Roig. Ici aussi, la justice est saisie. L’affaire sera portée nationalement devant le Service des côtes de l’État et le Défenseur des droits pour exiger une solution immédiate.

La côte méditerranéenne espagnole souffre d’un délire de bétonisation. Et la Catalogne est la plus touchée : 26,4% d’urbanisation, devant les 23,1% dans la région de Valence et 15,4% en Andalousie. Outre son impact sur la faune et la flore locales, l’urbanisation des sols rend aussi les habitants plus vulnérables aux inondations qui risquent de se multiplier avec le changement climatique, explique l’ONG Greenpeace.

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 Le problème ne date pas d’hier, les premières constructions défigurant le littoral ont été érigées sous la dictature franquiste. Le miracle économique des années 1990 s’est répandu comme une coulée de béton sur les côtes. Malheureusement, en 2025, les pouvoirs publics continuent l’œuvre de destruction d’une nature pourtant exceptionnelle.

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