En Catalogne, une mystérieuse histoire d’avions fantômes

Equinox Barcelone avion

Dans les aéroports de Catalogne, loin du tumulte des touristes pressés de s’envoler se trouve un plus triste – et plus onéreux – spectacle : des avions abandonnés. Drôles de fantômes.

Pas d’esprits malveillants ni de drap blanc qui bouge, mais simplement des carcasses d’avions abandonnés. Parmi les 97 engins laissés à eux-mêmes en Espagne, 41 se trouvent en Catalogne, répartis entre l’aéroport de Girona, Sabadell et Barcelone.

En soi, rien de bien méchant, mais ces carcasses ont un prix. À l’aéroport de Gérone, qui en compte 7, le parking coûte cher : la dette associée à leur présence s’élève à 579 200 euros.

On y trouve des engins de tous types et tailles : un avion cargo Antonov AN26, propriété de la société Edwin Air Cargo, dissoute fin 2023, trois Metroliners (de petits avions commerciaux), deux Cesna 172 (des avions quadriplaces) et un Grumman American AA-1 (un avion léger biplace) qui n’a pas de dette et qui a été mis aux enchères publiques en septembre 2024.

Un abandon à prix d’or

Les raisons d’abandons sont multiples, que ce soit à cause de la faillite d’une entreprise ou du défaut d’un appareil devenu trop coûteux à remplacer. Les dettes accumulées par les avions abandonnés dans les aéroports de l’Aena s’élèvent désormais à 7,4 millions en Espagne. En Catalogne, elles chiffrent à 730 000 euros, soit un dixième du total, alors qu’elles représentent près de la moitié des avions inactifs.

Pour récupérer l’argent perdu, l’Etat espagnol a mis en place un système. Lorsqu’un avion est abandonné, l’Etat publie trois fois une annonce concernant l’engin au Journal Officiel. Si le propriétaire ne se manifeste pas, l’Etat peut saisir et mettre, à son profit, l’avion aux enchères.

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