Moins de travailleuses du sexe dans les rues de Barcelone, mais une suractivité dans les clubs et appartements. Le secteur a changé depuis la pandémie de Covid. Quel est le profil des prostituées à Barcelone ? Éléments de réponse.
Image de couverture : association el Lloc de la Dona-Germanes Oblates
Les grands bordels qui ont fait (la triste) image de Barcelone avec les néons fluos venus d’une autre époque sont éteints. Les lieux sont fermés. Les proxénètes agissent désormais de manière plus discrète, mais toujours illégale, rendant le démantèlement des réseaux d’exploitation par les forces de l’ordre beaucoup plus difficile.
Les prostituées à Barcelone sont rarement des Espagnoles, mais plus souvent des femmes venues d’autres pays, trainées de forces dans ce sordide manège. Selon la brigade policière en charge de la traite des êtres humains à Barcelone : « ce sont des jeunes femmes, souvent mères, qui ont parfois commencé par le cybersexe dans leurs villes d’origine. Elles rencontrent un recruteur qui leur propose de venir en Espagne en leur garantissant de gagner beaucoup d’argent. Une fois ici, elles sont déplacées d’un appartement à l’autre ».
Ces femmes, qui sont généralement migrantes avec peu de ressources, se sont endettées à hauteur de 3 000 à 8 000 euros pour financer leur voyage. Elles doivent désormais travailler sous contrôle des proxénètes pour rembourser les sommes.
Les prostituées sont aussi (souvent) des mules
C’est aussi le grand retour des Madames Claude. Les appartements à passe sont tenus par des femmes ou de petits groupes qui blanchissent l’argent via d’autres entreprises, comme des salons de beauté ou des barbiers.
Entre janvier et octobre 2024, les Mossos d’Esquadra ont traité 38 cas d’exploitation sexuelle, dont 18 impliquant des mineures. Certaines femmes étaient en sus obligées de transporter de la cocaïne dans leur corps.
Une de ces descentes de police a été rendue possible grâce au témoignage d’une femme colombienne. Elle devait se prostituer de force et était déclarée officiellement par ses geôliers du sexe en qualité d’aide à domicile pour les personnes âgées.
Si la police a démantelé ce réseau, la pratique reste courante à Barcelone, encore plus durant la période des fêtes avec l’afflux de visiteurs.
