L’évolution négative des économies françaises et allemandes, premiers partenaires commerciaux de l’Espagne, se fait ressentir dans les domaines des exportations.
Entre janvier et septembre, l’Espagne a exporté pour 43,8 milliards vers la France et 29,7 milliards d’euros vers l’Allemagne. Ces deux marchés représentent à eux seuls près de 26 % des exportations espagnoles. Les importations françaises ont chuté de 7,2 % sur l’année écoulée, selon les données des neuf premiers mois de l’année 2024 publiées par le Secrétariat d’État au Commerce. Les perspectives des principales économies européennes alimentent le pessimisme des experts, notamment en raison de la forte contraction de la France, mais aussi du ralentissement de l’économie allemande.
La baisse des exportations touche particulièrement certains secteurs stratégiques. Les produits chimiques enregistrent le recul le plus prononcé (-6,5 %) suivis des produits énergétiques (-3,1 %). Les secteurs de l’automobile et des biens d’équipement affichent un recul plus modéré de 0,6 %. À l’inverse, les matières premières progressent de 5 % et les biens de consommation manufacturés de 0,2 %, tandis que les produits de consommation durables restent stables.
Prévisions en berne
Les prévisions pour le reste de l’année ne sont guère encourageantes, tant pour les principaux partenaires commerciaux de l’Espagne que pour l’ensemble de l’Union européenne, qui absorbe 74 % des exportations espagnoles. La Commission européenne prévoit une croissance de seulement 1,1 % pour la France et 0,1 % pour l’Allemagne en 2024, après un recul de 0,3 %.
Le dernier rapport de la Banque centrale européenne (BCE) dresse un tableau encore plus pessimiste, anticipant une croissance de seulement 0,7 % pour l’Union européenne, en deçà des prévisions précédentes. Outre les faiblesses économiques, l’instabilité politique en France et en Allemagne et constitue un facteur aggravant, pesant sur le commerce extérieur, la consommation intérieure et les investissements.
En 2023, les exportations espagnoles de biens se sont élevées à 383,7 milliards d’euros, en baisse de 1,4 % par rapport à 2022 (-5,5 milliards). Ce recul reste toutefois inférieur à celui de l’Union européenne (-2,5 %) et de la zone euro (-3,3 %),