À Barcelone, la loi d’encadrement des loyers n’a pas vraiment l’effet escompté. Les logements sont moins chers, certes, mais il y en a de moins en moins sur le marché.
Photo de couverture : Cyane Morel/Equinox
Le logement est encore mal en point dans la capitale catalane. Selon le Baromètre de la location élaboré par l’Observatoire de la location et l’Université Rey Juan Carlos de Madrid, Barcelone a perdu près de 30 000 logements depuis 2023.
Une conséquence directe de la nouvelle loi d’encadrement des loyers, estime le comité d’experts : « le plafonnement des prix dans les zones tendues a gelé les prix, mais au prix d’une forte augmentation de la pression et d’une baisse notable de l’offre dans les endroits où il a été mis en œuvre, avec un impact particulier sur Barcelone ».
En effet, les chiffres sont éloquents. Toujours selon le Baromètre, au cours du seul troisième trimestre 2024, le marché locatif de Barcelone a perdu 9 284 biens, tandis qu’à Madrid, « seulement » 2 155 biens locatifs ont disparu.
Une offre qui se détériore face à une demande plus élevée que jamais. Au total, 397 personnes ont contacté le même propriétaire au cours du troisième trimestre de l’année.
Des logements vides
Comment expliquer ce phénomène ? Audrey Marin-Laflèche, fondatrice de Plug&Play, une entreprise d’aide à l’installation, nous confie que la plupart ces logements restent, en fait, vides : « il y a beaucoup de biens vides depuis la loi de plafonnement. Les propriétaires préfèrent ne pas louer plutôt que de louer à un prix plafonné. Les autres options sont de louer entre eux, ou de convertir leur bien en bail temporaire ».
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Des solutions peu satisfaisantes pour les nombreux aspirants locataires. Une des solutions pour réguler le marché serait de s’inspirer du modèle bruxellois. Dans la métropole belge, il est en effet interdit de posséder un logement vide plus de 12 mois consécutifs. Si tel est le cas, le propriétaire se verra dans l’obligation de payer une amende de 500 € par mètre de façade, multiplié par le nombre de niveaux inoccupés et le nombre d’années suivant la première constatation d’inoccupation.
Une législation radicale mais qui porte ses fruits puisque seulement environ 5000 logements sont inoccupés (donc en infraction).