L’expatriation peut être un saut dans l’inconnu. Ces Français épris de Barcelone se rendent dès que possible dans la capitale catalane, mais hésitent encore à franchir le pas de l’installation à l’étranger. Témoignages.
Entre la peur de l’inconnu, les différences culturelles, l’éloignement de sa famille et de sa zone de confort, l’expatriation peut susciter une légère angoisse ou de grandes réflexions. La ville de Barcelone attire chaque année des milliers d’expatriés, notamment venus de l’Hexagone. Et pour cause, la ville a une place particulière dans le cœur de nombreux Français avides de s’imprégner de la douceur de vie espagnole. C’est le cas de Yasmine, auto-entrepreneuse parisienne qui a découvert la cité comtale grâce au programme Erasmus. « Barcelone jouit d’une excellente localisation : littéralement au bord de la mer, qui est accessible en métro, et encerclée par les montagnes pour s’échapper de la ville. Je trouve ça très précieux de pouvoir vivre dans une ville tout en profitant des avantages que nous offre la nature », s’enthousiasme-t-elle.
Un sentiment partagé par Éric, co-fondateur d’une entreprise spécialisée dans le e-commerce à Toulouse. « Barcelone est l’une des rares capitales européennes bordée par la mer. La qualité de vie y est exceptionnelle d’autant plus que l’offre culturelle et de restaurants étoilés est très riche », énumère-t-il. Pourtant, malgré ce portrait idyllique dépeint par ces Français, l’heure de l’expatriation n’a pas encore sonné. Carrière professionnelle, barrière de la langue ou peur du changement, les freins sont multiples.
Sentiment d’inachèvement en France
Pour la Parisienne, si sa première expérience à Barcelone a été un franc succès, s’y installer pour une période indéterminée fait encore l’objet de réflexions : « Je poserais mes valises ici pour une raison essentiellement professionnelle, j’ai encore besoin de faire mes armes à Paris avant de me lancer dans l’expatriation, souvent synonyme de travail à distance et de champs de clientèle plus réduite. En tant qu’auto-entrepreneur, je trouve qu’il est important de maîtriser d’abord son milieu d’origine avant de s’attaquer à un nouveau défi. Et puis partir avec un réseau déjà constitué ne peut être que bénéfique », analyse-t-elle. Même son de cloche pour le Toulousain, qui en tant que co-fondateur d’une entreprise au sein de la Ville rose, ne peut s’installer à Barcelone dans l’immédiat. « Les impératifs professionnels sont un frein dans mes projets d’expatriation. Cependant, j’ai un appartement à Barcelone et je m’y rends quasiment tous les week-ends pour profiter du dynamisme de la ville catalane», confie-t-il.
Par ailleurs, une certaine acclimatation de la part de ces Français semble encore nécessaire pour franchir le cap de l’installation à Barcelone. « L’un des freins pourrait être la pratique de la langue espagnole », estime Eric. Il poursuit : « Quand je vais à Barcelone, je reste avec mes amis et connaissances francophones ou anglophones, je ne pratique donc pas vraiment l’espagnol, mais je me débrouille tout de même. Toutefois, il est vrai que ne pas maîtriser l’idiome peut gâcher l’expérience d’expatriation. »
Pour Yasmine, quant à elle, la langue n’est pas un frein grâce à son Erasmus qui lui a permis de pratiquer l’idiome. Néanmoins, la Parisienne d’origine semble davantage ressentir son appartenance à la capitale française quand elle se rend à Barcelone : « Je me sens encore étrangère quand je vais à Barcelone : j’ai les habitudes, le caractère et le style vestimentaire d’une Parisienne. Mes amis de Barcelone aiment me le rappeler d’ailleurs. Je me sens vraiment comme un poisson dans l’eau à Paris, je ne suis pas encore prête à perdre ce pan de mon identité et à troquer mes mocassins pour des espadrilles », plaisante-t-elle.
Ce n’est que partie remise
Bien souvent, l’installation à l’étranger est le fruit d’une longue réflexion, mais également d’une opportunité en or. « Pour le moment, ma vie entre Toulouse et Barcelone me convient. J’ai trouvé un équilibre et puis mes responsabilités relatives à ma boîte ne me permettent pas de vivre en Espagne », souligne Eric qui n’exclut pas, à l’avenir, de créer une société à Barcelone qui scellera ainsi sa venue définitive dans sa ville de cœur.
Pour Yasmine aussi, le déclic reposera sur « LA bonne offre » qui pourrait lui permettre de relier sa carrière et ses aspirations françaises avec son envie de vivre à l’espagnol. Car selon la Parisienne « qui n’a jamais rêvé de vivre la vie d’un expat qui jouit des avantages d’un salaire de France avec les prix d’Espagne ? »
Autoroute France-Espagne : des milliers d’euros volés à une conductrice