À Barcelone, le syndicat des travailleurs dénonce de plus en plus d’incidents, notamment des vols, sur le site de l’aéroport d’El Prat. Une insécurité en constante augmentation.
Photo de couverture : Equinox
Il y a peu d’endroits où l’on se sent parfaitement en sûreté. Les aéroports, après avoir passé les contrôles de sécurité, en font partie : on se dit qu’avec la présence d’autant d’agents, rien ne peut arriver. Sauf qu’à Barcelone, l’aéroport n’est plus une zone sécurisée. Depuis quelques temps, de nombreux vols se produisent au nez et à la barbe des employés de la structure, dénonce le CCOO (Confédération syndicale des travailleurs).
Les auteurs des vols en question sont quasiment indétectables, car ils opèrent avec un modus operandi bien rôdé. En effet, ils achètent un billet d’avion le moins cher possible afin de pénétrer dans l’enceinte du site et passer les contrôles de sécurité sans encombre. Une fois dans l’aéroport, rien n’est plus facile que de subtiliser les valises et effets personnels des voyageurs, raconte José Manuel Jurado, responsable de la communication du syndicat : « c’est une zone où les passagers sont plus détendus, ils en profitent pour boire un verre ou faire quelques achats et ils perdent facilement la trace de leurs bagages et de leurs effets personnels ».
Ces voleurs vont parfois aussi jusqu’à monter dans l’avion. Ils profitent alors du moment de désorganisation générale qu’est l’installation dans le véhicule pour voler des affaires et parfois des documents confidentiels comme le passeport ou le portefeuille. Ils prétextent ensuite un oubli au sol pour descendre de l’avion et quitter l’aéroport.
Le syndicat a fait remonter la situation à Aena, la société responsable du site, sans réponse pour le moment, déplore Jurado : « nous avons beau le dénoncer, Aena tente de dissimuler le problème ». L’entreprise, contactée par le média Metropoli, déclare que ces soucis de sécurité publique sont du ressort des forces de l’ordre.
Lors de sa prochaine rencontre avec Aena, le CCOO exigera une liste de tous les incidents qui se sont déroulés ces derniers mois. Parmi les demandes du syndicat, la présence renforcée de la Guardia Civil sur le site, et une « réelle volonté politique de changer les choses », martèle Jurado.
Dégradation généralisée de l’aéroport
Ces nouvelles plaintes du syndicat interviennent alors que début novembre déjà, le collectif avait révélé de graves problèmes sur le site. En effet, la présence de nombreux sans-abris – environ 200 – qui dorment au sein du bâtiment ou dans ses alentours rend la vie des employés d’Aena impossible.
Photo : Simón Sánchez Metropoli
De nombreux employés se sont plaint des personnes sans domicile fixe, souvent sous l’emprise de drogues ou d’alcool, qui les agressent physiquement et parfois sexuellement. Pour résoudre le problème, le syndicat demande à ce qu’Aena soit en contact avec les services sociaux, afin de prendre en charge ces personnes vulnérables.
La situation a dégénéré depuis 2022, estime Jurado. Avant cette date, Aena, la mairie et le gouvernement catalan avaient un accord d’action avec les professionnels du secteur social. Il n’a pas été renouvelé, accélérant de toute évidence la détérioration du site.