À Barcelone, le marché de l’immobilier se mue. Alors que le secteur locatif est sous tension, les résidents de la cité comtale, notamment les expatriés français, se tournent vers l’achat de bien. Retour sur ce phénomène.
Le marché immobilier à Barcelone change de visage. Baisse des annonces de location, prix en constante hausse, difficultés à obtenir un bail locatif de cinq ans… Autant de contraintes qui incitent les Français à opter pour le statut de propriétaire. Pourtant, le postulat de départ reste le même : quitter l’Hexagone « temporairement » pour la cité comtale. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’encore aujourd’hui bon nombre de Français restent locataires. Néanmoins, cette tendance change progressivement. Les expatriés français posent leurs valises dans la capitale catalane pour plusieurs années, tant le mode de vie espagnol est attrayant. Ainsi, la possibilité d’achat de bien semble plus avantageuse au vue de la spéculation autour des appartements ou maisons en location.
L’achat plus abordable que la location ?
« Aujourd’hui, c’est plus facile d’acheter que de louer un appartement », expliquait Yves Lachkar à Equinox en 2023. Un constat plus que jamais d’actualité un an plus tard, et corroboré par Lucie, 36 ans néo-barcelonaise originaire de Lille. « J’étais locataire en arrivant à Barcelone, puis j’ai acheté en 2020 dans le Raval », confie-t-elle. Une acquisition qui s’appuie par ailleurs sur un avantage financier « assez intéressant », selon la Française. Par ailleurs, cet achat ayant été réalisé avant 33 ans, la Lilloise d’origine a pu bénéficier d’un taux d’ITP sur le transfert de biens immobiliers de 5 % au lieu de 10 %.
« Si le loyer est à 1 200 €, alors autant acheter. Je connais des gens qui souhaitaient louer à Castelldefels mais au vu du manque de choix, ils regardent les ventes », déclare Pierre, Parisien de 42 ans installé près de Barcelone depuis 9 ans. Mais, encore faut-il en avoir les moyens. A Barcelone, le prix des biens atteignent en moyenne les 300 000 € . « Mais ceux qui ont de l’argent vont préférer investir », estime Pierre. Et de ce côté-là, les Français tirent plutôt bien leur épingle du jeu.
Les jeunes Français séduits par l’achat à Barcelone
Les étudiants venus pour quatre ou cinq ans à l’ESADE de Sant Cugat, par exemple, bénéficient d’aides financières de leur famille pour résider vers Provença ou Gràcia. Même son de cloche pour les jeunes couples cherchant à s’installer dans la cité comtale. « Beaucoup de parents français veulent acheter pour leurs enfants qui travaillent ou étudient ici. Ou alors, ils financent l’apport », commentait l’experte en immobilier Valérie Pinçon pour Equinox. En Catalogne, la taxe et le minimum à fournir en fonds propres équivalent à 30 % du prix de vente. Et sur ce terrain, les Espagnols savent combien les Français sont redoutables.
À Barcelone, les jeunes cadres français franchissent de plus en plus le pas de l’achat de résidence principal en terres catalanes à l’instar d’Almar, 34 ans, propriétaire d’un appartement dans le quartier de l’Eixample depuis 6 mois. Pour le Rouennais d’origine, l’acquisition présentait de nombreux avantages financiers et est considéré comme un « investissement » judicieux sur le long terme.
Si la conjoncture actuelle du marché immobilier à Barcelone incite les résidents à acheter, les communes voisines de la cité comtale séduisent également les expatriés français en quête d’acquisition de logement principal, à l’image d’Oriana, 38 ans propriétaire d’un bien à Sitges depuis un an. « Avec mon conjoint, nous avons emménagé à Sitges et on a tellement aimé la ville que l’on s’est décidé à vivre ici pendant les prochaines années. » Après avoir quitté sa location à Barcelone, le couple a ainsi directement recherché un bien à acheter. Les trentenaires français de Barcelone, séduits par un cadre de vie privilégié n’hésitent plus à oser devenir propriétaire à Barcelone. Une tendance un tant soit peu peu à contre courant au regard des derniers chiffres de la plateforme Idescat qui démontrent que le nombre de propriétaires en Espagne, âgés entre 30 et 44 ans, a baissé de 18 % en 10 ans à Barcelone.