L’Espagne peut-elle vraiment devenir la premiére économie européenne ?

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Face au recul français, allemand et italien, l’Espagne pourrait dans un futur très proche devenir la première économie d’Europe.

C’est la petite musique que l’on entend ces derniers jours. En raison de l’instabilité politique en France, avec un gouvernement qui ne peut garantir l’entrée en vigueur d’un budget pour 2025, l’Hexagone emprunte désormais sur les marchés avec les mêmes taux que l’Espagne. Une situation impensable il y a encore un an et qui fait jaser dans les milieux médiatiques, politiques et économiques.

Il est vrai que l’Espagne en 2024 a été le pays européen avec la meilleure croissance en Europe, le gouvernement maitrise le chômage et la création d’entreprises est dans le vert.

Dans la même veine, dans un article publié par le prestigieux magazine américain Fortune, Jorge Lluch, entrepreneur et analyste, commence un argumentaire factuel démontrant que l’économie espagnole « défie la tendance au déclin en Europe ». Mais l’auteur, dans les lignes suivantes, va beaucoup plus loin, estimant que le pays est en passe de devenir cette année une économie à la croissance la plus rapide au monde. Et de fait devenir le premier pays d’Europe, bouleversant le classement officiel actuel : Allemagne, France, Italie, Espagne.

« L’économie espagnole progresse à un rythme trois fois supérieur à celui de la zone euro, dépassant même les taux de croissance des États-Unis », souligne Jorge Lluch. Les facteurs mettant l’Espagne dans le vert sonr une réussite du tourisme de masse, une immigration qui vient travailler et s’intégrer, et une bonne image du pays favorisant les investissements étrangers.

Il est vrai qu’en termes d’image internationale, la péninsule a la baraka face à son voisin français.  L’Espagne championne de l’instabilité politique avec 5 élections législatives anticipées entre 2015 et 2023, et avec une Catalogne en insurrection il y a à peine six ans, passe aujourd’hui pour une oasis de calme face à la France. Pourtant, la coalition du socialiste Pedro Sánchez avec la gauche radicale, soutenue par les indépendantistes catalans et les régionalistes basques, est au-delà du bancal. Comme en France, les budgets ne sont pas non plus votés, ceux de l’année précédente sont réutilisés. Mais il semblerait pour l’Hexagone que les « poids lourds » connus internationalement comme Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon donnent une image affolante du pays.

L’Espagne : une puissance technologique

L’article met en lumière l’émergence des universités espagnoles comme centres de recherche avancée dans des secteurs stratégiques tels que l’intelligence artificielle, la robotique, la cybersécurité et les énergies renouvelables. « Bien que l’Espagne investisse moins que la moyenne européenne en recherche et développement (1,44 % du PIB contre 2,27 % dans l’UE), elle attire de plus en plus de talents internationaux, qu’ils soient jeunes diplômés ou cadres expérimentés », s’enthousiasme Lluch.

La Ley de Startups, adoptée en 2022, a également joué un rôle clé en favorisant un cadre légal et financier attrayant pour les entreprises émergentes. Selon l’auteur, cette réforme a non seulement stimulé l’entrepreneuriat local, mais aussi attiré des investisseurs étrangers, renforçant ainsi la capacité du pays à créer des entreprises compétitives sur la scène mondiale.

Cependant, on peut toujours aller plus loin en adoptant une vision audacieuse. « Si l’Espagne aspire à devenir la perle économique de l’Europe, elle doit encourager davantage l’innovation, créer un environnement propice à l’entrepreneuriat et miser sur une croissance durable. »

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