Le MACBA inaugure sa nouvelle exposition, « Teresa Solar Abboud. Sueña máquina de pájaro », présentée jusqu’au 9 mars. Céramiques, vidéos et cahiers, l’artiste madrilène s’installe à Barcelone comme à la maison. Une maison peuplée d’aliens, d’insectes et de bouts d’humains. Intrigant.
Photo de couverture : MACBA – Miquel Coll
Bienvenue dans le monde onirique et parfois dérangeant de Teresa Solar Abboud. Les formes qui lévitent sont-elles des aliens venus d’un autre monde, des organes humains grossis à la loupe, et pourquoi pas des chrysalides, desquels à tout instant peut sortir un papillon ?
Vivant et travaillant à Madrid, Teresa Solar Abboud est une artiste-plasticienne qui s’intéresse principalement à la céramique, bien que l’on puisse aussi admirer son travail vidéo et certains de ses journaux d’artiste des années passées dans cette courte et surprenante exposition.
Photo : MACBA – Miquel Coll
Un des axes principaux de son travail est de s’insérer dans un lieu, c’est-à-dire dialoguer avec l’architecture. Comme elle le dit elle-même, « lorsque je visite pour la première fois un espace dans lequel je vais travailler, j’essaie de comprendre comment il m’affecte. Je pense qu’il est probable que mes sensations soient similaires à celles des personnes qui traversent et vivent dans cet espace particulier, et je crois donc qu’elles peuvent être le meilleur pont pour entrer en contact avec elles ».
C’est exactement ce que l’on voit au MACBA, notamment dans une salle circulaire où sont accrochées ses plus récentes sculptures, de gigantesque corps flottant autour de nous, divins et organiques.
Photo : Equinox
Equilibre et rupture
Tout en sensibilité et en équilibre, le travail de l’Espagnole peut paraitre inaccessible au premier abord. Mais une fois n’est pas coutume, il faut faire un effort et plonger véritablement le regard dans les couleurs vibrantes de ses sculptures, et ressentir la tension de ses céramiques en équilibre les unes contre les autres. À voir le point de tension entre la fragilité du matériau et la solidité de son accrochage, on comprend un peu mieux le monde intérieur de l’artiste.
Photo : MACBA – Miquel Coll
Hispano-Égyptienne, l’artiste est très influencée par l’art ancien, notamment égyptien, mais aussi paradoxalement par la science fiction. D’où son oeuvre, un fantasme aussi proche de l’oiseau que de l’OVNI. Fictif, réel, subconscient ou futur déjà produit, l’art de Teresa Solar Abboud vaut en tout cas qu’on s’y envole.