À Barcelone, de nombreux clubs de courses proposent une formule originale mixant sport et fête. Un combo populaire autant chez les sportifs confirmés que chez les débutants.
Photo de couverture : Midnight Runners
Si la maxime « tout seul, on va plus vite, ensemble, on va plus loin » n’était pas vraiment destinée à l’univers sportif, elle est pourtant vraie quand on parle de course. À Barcelone, du moins.
Dans la capitale catalane, de très nombreux clubs de course existent et parmi ceux-ci, Midnight Runners est l’un des plus populaires. Tous les lundis et mercredis, un groupe d’environ 200 personnes se réunit au son de grosses enceintes glissées dans des sacs à dos pour courir le long de la Barceloneta tantôt 9 kilomètres, tantôt 6. Cet événement, complètement gratuit et géré par des bénévoles, fêtera ses sept ans en début d’année prochaine.
Eve, arrivée sur la cité comtale il y a deux mois, fait partie des débutants qui se sont joints à l’aventure. Une envie de courir d’abord, mais surtout de rencontrer du monde, qui a été vite satisfaite, nous raconte-t-elle : « la première fois que je suis allée j’étais un peu impressionnée, mais l’effet de groupe donne une certaine adrénaline et une dopamine qui fait que tu oublies le côté effort ».
Photo : Midnight Runners
Le concept de Midnight Runners existe dans 18 villes à travers le monde, avec toujours la même recette : la gratuité, de la musique à fond et une envie de faire du sport en groupe. « Tout le monde est le bienvenu. Nos évènements conviennent autant aux sportifs acharnés qui enchainent des marathons et qui viennent se dégourdir et se divertir en milieu de semaine, qu’aux personnes qui n’ont jamais ou peu couru avant », résume Cyril, un des « capitaines » de course. Dans tous les cas, à la fin de l’effort, ceux qui le souhaitent se retrouvent autour d’un verre, histoire de faire connaissance.
Un passage obligé pour les grands sportifs sociables
« Les clubs de running, ça sert à sociabiliser », acquiesce Léa, 28 ans, expat à Barcelone depuis plus de deux ans et « aussi fêtarde que sportive », de son propre aveu. Celle qui habite du côté de Guinardó a depuis longtemps le virus du sport, et va à la salle 5 fois par semaine. Léa ne fréquente pas le Midnight Runners, et est plutôt adhérente de clubs de quartier, un peu plus « haut niveau ».
Pour elle comme pour tous les grands sportifs, courir en groupe est un moyen d’avoir des rapports sociaux très nécessaire. Et la raison pour laquelle tous ces clubs de running se sont créés, selon elle, c’est parce qu’autrement, les sportifs ne rencontreraient plus personne : passer son temps en semaine à courir ou à la salle n’est pas vraiment propice à la sociabilisation.
C’est dans ce cadre qu’elle a participé cet été avec le Better Running Club et Nike, à l’événement « Reclama Barna ». Après être partis de différents points de Barcelone, 1 000 coureurs se sont retrouvé en fin de course au club la Paloma, pour écouter de la musique et se rencontrer. Une expérience sympathique, « même si c’était un peu compliqué de se parler après 10 km alors que tout le monde est claqué », raconte en rigolant la grande brune.
Et si comme Léa et Eve, de nombreuses personnes attrapent le virus de la course festive, c’est sûrement aussi car c’est complètement l’esprit de Barcelone, où les deux mondes se rencontrent souvent. Pour le remarquer, il n’y a qu’à se balader sur la Barceloneta vers 6h du matin un dimanche, quand les fêtards de retour de soirée marchent à côté des coureurs matinaux : c’est ça, Barcelone.