Barcelone, ville de transition pour les expats revenus de loin

Cyane Morel

Asie, Etats-Unis, Afrique, Océanie… De nombreux expatriés français décident de partir très loin de la France. Quelques années plus tard, une envie de remettre le pied en Europe les titillent, et beaucoup choisissent Barcelone pour se réacclimater au vieux continent. Comment l’expliquer ?

« Après 17 ans en Asie, on avait peur du choc culturel inversé en revenant en Europe », raconte Alexandra, une de ces expats de longue distance qui ont choisi Barcelone pour remettre un pied en Europe après des années en dehors du continent.

Pour elle et son mari, 43 ans tous les deux, le choix s’est fait sur la base des offres de divertissement. « On est très sociables, on avait peur de s’ennuyer à Paris ou Genève », continue la maman de 3 enfants. Amis et revenant tous deux de plusieurs années à Singapour, Adrien, 41 ans et Sarah, 37 ans, avaient, de leur côté, plutôt le critère de la météo en tête. Aucun des deux ne s’imaginait revenir à un climat tempéré après des années sous les latitudes tropicales.

La météo, la culture, et bien sûr les opportunités professionnelles sont, nouveaux ou anciens expats, des critères non-négociables. « Barcelone a aussi une taille importante pour la recherche d’emploi. Ce n’est pas limité, je peux garder ma carrière », explique Adrien, cadre dans le marketing digital. En effet, Barcelone jouit d’un marché du travail particulièrement dynamique pour les Français, qui sont environ 50 000 à y travailler, selon le dernier recensement. Et pour ces Français qui ont des amis partout dans le monde, la taille de l’aéroport joue aussi : El Prat, avec ses 176 destinations, en séduit plus d’un. 

La barrière de la langue, la même pour tous

Le seul problème pour ces ex-expatriés asiatiques, qui ont travaillé et sociabilisé pendant des années en anglais, est l’espagnol. Ni Adrien, ni Sarah, ni Alexandra ne parlent bien la langue de Cervantes, de leurs propres aveux. Un problème qui, exactement comme pour les expatriés venus de France, freine l’intégration.

Bien qu’ils aient déjà expérimenté l’expatriation loin de chez eux et dans des environnements encore plus étrangers, « Barcelone est une ville difficile », admet Sarah, qui a eu du mal, au départ, à nouer des relations notamment à cause de sa méconnaissance de la langue.

Heureusement, cette ingénieure native de Rabat au Maroc et naturalisée française il y a des années a pu compter sur sa passion pour la salsa. À force d’aller à des cours de danse, elle a petit à petit créé un cercle d’amis et surtout pratiqué son espagnol. Pas forcément convaincue par la capitale catalane au départ, elle se voit pour l’instant rester, tout comme Alexandra, qui a acheté une propriété dans le quartier de Sants. Adrien et son mari, quant à eux, n’ont pas réussi à vraiment oublier leur ancienne vie. Ils rêvent désormais de Zurich, « ce Singapour européen ».

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