La controverse grandit en France après la proposition de la ministre de la Culture, Rachida Dati, d’instaurer un droit d’entrée pour visiter Notre-Dame de Paris. Une solution qu’elle présente comme essentielle pour préserver le patrimoine religieux en France. Mais cette initiative soulève une question clé : où tracer la limite entre le lieu de culte et l’espace culturel ? En Espagne, de nombreuses cathédrales exigent depuis des années un droit d’entrée.
Photo : Vicente Zambrano – Ajuntament de Barcelona
14 euros pour visiter la cathédrale de Barcelone, 7 euros pour celle de Gérone. La principale raison invoquée par les autorités ecclésiastiques et municipales est l’entretien des monuments. Exactement l’argument actuel de Rachida Dati dans le cadre de la polémique française. Les cathédrales espagnoles, véritables joyaux d’architecture, nécessitent des restaurations constantes, que ce soit pour leurs façades, leurs toitures ou encore leurs œuvres d’art. Le coût de l’entretien est considérable et, souvent, les subventions publiques sont insuffisantes pour couvrir l’ensemble des dépenses.
De plus, l’Espagne est un pays particulièrement touristique et ces sites doivent habituellement gérer une forte affluence. Entre sécurité, conservation et amélioration, maintenir ces bâtisses colossales devient un véritable défi économique.
Les fidèles réclament la gratuité
La pratique, courante, n’est toutefois pas exempte de controverse. Pour beaucoup, en particulier les fidèles, il est incompréhensible de devoir payer pour entrer dans un lieu de culte, censé être ouvert à tous. Les responsables des cathédrales rétorquent que les messes et les célébrations religieuses restent gratuites.
Conscientes des critiques, certaines cathédrales ont mis en place des mesures pour rendre l’accès plus équitable. Des réductions importantes sont parfois offertes aux résidents locaux et aux groupes scolaires. A Barcelone, la cathédrale est ainsi gratuite pour tous les habitants de la province. Ces initiatives visent à apaiser les tensions et à garantir que la culture et le patrimoine restent accessibles à tous.
L’Espagne, et peut-être demain la France, n’est pas le seul pays à avoir instauré ce système. Dans de nombreux pays européens, notamment en Italie ou au Royaume-Uni, les grandes cathédrales facturent également l’entrée pour les visiteurs.