Le Nantais Jules Verne, grand auteur de romans d’aventure du 19e siècle est présenté en long, en large et (surtout) en réalité virtuelle à Ideal, le centre d’arts digital de Poblenou. Equinox est allé visiter.
Photo de couverture : Jules Verne 200
Est-ce de la science-fiction ou de la fiction scientifique ? À lire Jules Verne (1828-1905), on ne sait pas vraiment quoi en penser. Le génial romancier a toujours utilisé les découvertes scientifiques de son époque pour imaginer le futur ou un présent fantasmé, rempli de machines folles telles que le Nautilus de « 20 000 lieues sous les mers » ou de projets visionnaires comme « De la Terre à la Lune »… À la fois écrivain, explorateur et technicien, l’artiste a marqué son époque et inspiré bien des générations. L’espace digital Ideal, au coeur de Poblenou, rend hommage au Français à l’occasion du bicentenaire de sa mort avec l’exposition « Jules Verne 200 ».
Huit salles sont occupées – soit près de 1 000 mètres carrés – pour appréhender à la fois son oeuvre et sa vie. Côté biographie, on apprend avec plaisir de nombreuses faits sur l’existence de Jules Verne. Notamment ses relations avec les Dumas père et fils, qui ont permis à ses textes de passer au théâtre, ou encore sa rencontre avec l’éditeur Pierre-Jules Hetzel.
Photo : Equinox
Certaines salles sont donc à taille humaine, permettant de lire et de découvrir ses inspirations ou son héritage, voyageant avec lui de Nantes à Paris, dans le monde puis à Amiens où il décèdera, à l’âge de 77 ans. Mais d’autres salles sont, comme le veut la spécialité d’Ideal, totalement tournées vers le numérique, et sans doute trop.
D’abord, un espace assis, où l’on nous enfile un casque de réalité virtuelle qui nous fait entrer dans les lieux qui ont vu passer, grandir ou travailler l’auteur : le port de Nantes, sa chambre de Paris, sa maison à Amiens… On regrettera que le son ne soit pas assez fort pour s’immerger complètement, et que la technologie utilisée ne soit pas d’une grande qualité.
Trop de bruit et pas assez d’idées
La visite continue, et voici « Le grand planisphère numérique ». Un lieu circulaire qui rend hommage à ses oeuvres en nous immergeant dans le décor d’un roman à la fois, images mouvantes et son inclus. Contrairement à la salle précédente, ici la musique est si forte qu’elle rendrait sourd. Seul moment de répit qui donne à voir la poésie romanesque du Nantais : le tableau du voyage vers la lune, onirique et bienvenu. On aime aussi les cartels d’explication, qui donnent du contexte à chaque oeuvre.
Photo : Jules Verne 200
Après avoir quitté le planisphère on se dirige vers deux salles (« Les machines Verniennes » et « Le tour du monde en 80 secondes ») dont on n’a pas vraiment compris l’utilité, et on ne pouvait pas franchement, après avoir été sonné juste avant.
Enfin, nous arrivons au « MétaVerne », ce qui est annoncé comme le joyau de l’exposition. On y enfile un casque de réalité virtuelle et démarrons un parcours de 10 à 15 minutes en déambulation au coeur des oeuvres les plus connues de Jules Verne. Ce qui est dommage, c’est que ce sont les mêmes (« 20 000 lieues sous les mers », « « Voyage au centre de la Terre », « Le tour du monde en 80 jours », « L’Île mystérieuse » et « De la Terre à la Lune ») sur lesquelles l’exposition s’est concentré tout le long. Peut-être y avait-il d’autres histoires à aller chercher dans les 80 romans ou nouvelles qu’a écrit le Français au cours de sa carrière.
En bref, l’exposition « Jules Verne 200 » a oublié de raconter l’auteur et s’est concentré sur la technologie. Pour ceux qui veulent aller plus loin dans l’exploration des mondes de Jules Verne, on vous conseille de (re)lire son oeuvre. Les romans de l’écrivain sont bien plus colorés, vivants et bruyants que n’importe quelle réalité virtuelle.
