Dans les aéroports du monde entier, se restaurer a de quoi couper l’appétit, tant les prix sont exagérés. Comment expliquer que tout soit si cher ?
19h10. L’avion décolle dans 1h, et pour ceux qui ont oublié de ramener leur sandwich, pas de soucis, l’aéroport de Barcelone – El Prat abrite heureusement quelques 37 enseignes de restauration. À l’approche de la vitrine, stupeur, le traditionnel bikini coûte horriblement cher. Au prochain restaurant, même combat et ainsi de suite : pas une seule boutique ne propose de nourriture sous la barre fatidique des 7 euros. Ah, si, les distributeurs automatiques.
Même Burger King, un fast-food où par exemple le menu Double Whopper (sandwich, boisson et frite) est normalement à 10,95 euros, passe ici à 14,30 euros. Comment expliquer que les prix des services à l’intérieur des aéroports soient si élevés ?
Pour commencer, il faut comprendre que les revenus d’un aéroport sont généralement répartis à parts égales entre deux grandes catégories : aéronautique (l’argent qu’il tire des redevances d’atterrissage et des compagnies aériennes) et non aéronautique (stationnement, concessions). La composante concessions – qui comprend les aliments, les boissons et les ventes au détail – représente jusqu’à 60 % du chiffre d’affaires total et fait partie intégrante de ses résultats nets.
Des clients captifs et des employés aux horaires spécifiques
Une autre caractéristique à prendre en compte est le loyer des aéroports qui coûte extrêmement cher. Pour amortir leurs rendements, les enseignes n’ont d’autre choix que de forcer sur les prix. Il y a également la spécificité du travail à l’aéroport. Ces hubs de connexion sont généralement ouverts 24/24h avec des avions susceptibles de décoller dès 3h du matin et jusqu’à très tard la nuit. Les enseignes de restauration ouvrent donc sur des horaires plus amples qu’à la ville, et il faut bien rémunérer les employés qui y travaillent.
De la même manière, le paradigme offre/demande est moins équilibré. Un voyageur qui a faim dans un aéroport est captif, et il n’y a pas vraiment de concurrence. Résultat : les prix s’envolent (sans mauvais jeu de mots).
Pour pouvoir prendre l’avion sans dépenser un bras, vaut mieux, donc, penser à ramener ses propres denrées.