Le lobby de l’hôtellerie en Espagne estime qu’il est encore possible d’augmenter les prix de l’offre touristique dans le pays. Explications.
Photo de couverture : Clémentine Laurent
« L’Espagne est devenue chère », se plaignent en cœur touristes et locaux. En raison principalement de l’inflation. Oui, mais le phénomène inflationniste est le même un peu partout, corrige Carlos Cendra de l’agence Mabrian qui évolue dans le conseil au sein du secteur touristique. Et d’affiner les chiffres.
L’Espagne est officiellement le 13e pays d’Europe le moins cher pour se loger dans une chambre d’hôtel. Selon l’agence Eurostat, une nuit dans le pays coûte en moyenne 83,4 euros. À titre de comparaison, la France affiche 113 euros, la Belgique 125 euros. La nuitée la plus chère d’Europe se trouve en Suisse avec une moyenne de 171 euros. La moins coûteuse est en Croatie à 90 euros. La moyenne en Europe est exactement à 101,70 euros.
Donc, l’industrie touristique voit encore de la marge pour gonfler un peu plus les prix. Mais quel secteur va augmenter le plus ? L’hôtellerie 3 étoiles, croit savoir Carlos Cendra. Les 4 et 5 étoiles espagnols, en moyenne, ont des prix alignés sur les pays concurrents, notamment le Portugal et la France. En effet, l’hôtellerie de luxe a augmenté ses prix de 10 % en Espagne depuis la fin de la pandémie. Les moyens de gammes semblent pouvoir faire preuve d’élasticité pour proposer des tarifs à la hausse.
En attendant d’avoir les données plus détaillées de la saison estivale, pour le moment, le tourisme en Espagne fait le plein. Les réservations sont encore en hausse d’1% par rapport à 2003. Les prix moyens, quant à eux, sont montés en flèche à hauteur de 5 à 9% dans l’ensemble des services touristiques en comparaison avec l’année dernière.