Le maire de Barcelone, Jaume Collboni, a présenté ce mercredi le nouveau plan de création d’espaces verts pour la ville. De la nature partout est la nouvelle doctrine de la ville.
Image de couverture : Equinox
Programme de proximité et d’espaces intérieurs est le nom du nouveau plan d’espaces verts de Barcelone. L’axe central de cette feuille de route verte est la micro-urbanisation. C’est-à-dire l’implantation de la nature dans les petites surfaces de la ville, en recherchant le moindre espace qui peut être transformé en verdure au-delà de sa dimension. Les équipes municipales partent donc à la recherche de parcelles abandonnées, des coins de rues, des intérieurs d’îlots ou des places où de l’espace resterait libre.
Dans une Barcelone gentrifiée, saturée, surchargée, reste-t-il des espaces vierges ? Oui, répondent sans ambages les équipes du maire Jaume Collboni. Les services municipaux ont déjà repéré 375 emplacements, dont 71 sont particulièrement intéressants, souligne la mairie. On parle ici de 22,3 hectares libres pour implanter du vert. C’est l’équivalent de 148 blocs intérieurs de l’Eixample ou l’ensemble de la taille du Parc de la Ciutadella. Sur le croquis ci-dessous, fourni par la Mairie, on peut apprécier de quelle manière un espace sera verdi avec le nouveau plan.
Les premières actions seront effectuées dans les quartiers de Sant Andreu, Nou Barris et Sant Martí où la mairie a repéré dans chaque territoire une cinquantaine d’espaces. Il y en aura 33 dans l’Eixample, 37 à a Sants-Montjuïc, 27 à Ciutat Vella. Et enfin, 46 répartis entre Les Corts et Sarrià-Sant Gervasi. Le budget total de l’opération s’élève à 150,33 millions d’euros sur 4 ans.
En plus de ces lieux repérés, le nouveau plan de la ville entend mettre du vert sur une soixantaine de murs mitoyens qui sont en attente de rénovation, ainsi que sur 10 toitures de jardins d’enfants et enfin la création de 216 espaces d’ombre.
En effet, la lutte contre la canicule fait partie de la feuille de route de Barcelone, la ville étant officiellement en état d’urgence climatique. Jaume Collboni décrit son plan comme de « l’urbanisme climatique », à savoir « une nouvelle conception de l’espace vert, mettant le vert en relation avec la santé des personnes, en tenant compte des causes et des conséquences du changement climatique sur nos villes et nos vies ». Implanter plus de nature dans Barcelone est une composante du Plan Climat qui comprend, en autres nouveautés, la climatisation des écoles.
Adieu aux nouveaux quartiers piétons
Avec l’alternance politique, la ville s’éloigne du concept mis en place par Ada Colau qui consistait à piétonniser massivement des rues où circulaient joyeusement deux roues et voitures. Le jardin urbain de Consell de Cents est l’aboutissement le plus parlant de cette politique. La nouvelle mairie ne donnera pas suite au projet de piétonniser l’intégralité de la rue Provença. Une victoire du lobby de l’automobile.
Le maire Collboni préfère parler de « nouveau look de la cité » pour qualifier la transition avec sa prédécesseure et remonter le temps : « La ville de Barcelone, dans toute sa phase démocratique, peut se vanter d’avoir été pionnière en ce qui concerne l’apaisement des rues et l’obtention de verdure. Chaque étape a eu des priorités et des manières de faire et nous continuons dans la voie de rendre la ville plus conviviale, plus saine et plus verte, avec un concept de vocation de permanence qui est l’urbanisme climatique ».
Par ailleurs, comme nous l’annoncions hier, pour réparer l’hécatombe de la sécheresse, les parcs et jardins de Barcelone vont planter, entre octobre prochain et décembre 2025, un total de 7 500 arbres et palmiers. Il est également prévu le recensement des fleurs, des arbustes et de la pelouse qui ont été brûlés par le soleil et l’absence de pluie. Un plan qui pourrait cependant être modifié en cas de nouvelles vagues de sécheresses.