Les agriculteurs des deux côtés de la frontière unissent leurs forces ce lundi pour bloquer les axes routiers lors d’une manifestation qu’ils annoncent historique.
Photo : AC/Equinox
A quelques jours des élections européennes, le monde agricole veut frapper fort. Objectif : couper les principales routes frontalières entre les deux pays, de la côte méditerranéenne à la côte atlantique. Le porte-parole du mouvement Revolta Pagesa (révolte paysanne) Arnau Rubio a indiqué que le blocage serait « sans précédent ».
C’est la première fois qu’agriculteurs espagnols et français unissent leurs forces, Dans un communiqué, ils ont expliqué s’être vus « obligés » de s’unir pour créer « un bloc unitaire en défense du secteur primaire » face à « l’immobilité démontrée des gouvernement régionaux, nationaux et européens, leur manque d’engagement, d’implication et de mesures concrètes depuis le début des mobilisations ».
Ils réclament une « meilleure sécurité alimentaire », la suppression des impôts sur l’énergie ainsi qu’une égalisation des normes appliquées aux producteurs européens et extra-européens, ces derniers bénéficiant de législations plus souples engendrant des coûts moindres et donc une concurrence déloyale.
Journée noire sur l’AP7 et l’A9
Les agriculteurs bloqueront dès 10h les accès frontaliers d’Irún, Somport, El Portale, Bossost, La Seu d’Urgell, Puigcerdà, Coll d’Ares et La Jonquère. En Catalogne, les indépendantistes de l’association ANC ont indiqué qu’ils viendraient prêter main forte sur place. De très importantes perturbations sont à prévoir sur l’autoroute AP7 entre Barcelone et la France.
Côté français, l’A9 sera interdite à la circulation dès 7h ce matin. Les autorités françaises recommandent aux automobilistes de reporter leurs déplacements.
Le blocage est pour l’instant prévu jusqu’à demain mardi 10h, mais les agriculteurs se réservent la possibilité de la prolonger. « Nous n’arrêterons pas tant que nous n’aurons pas obtenu gain de cause », ont assuré les organisateurs des deux côtés de la frontière.