Origines de Léonard de Vinci : le géant italien serait en réalité catalan

Joconde

Léonard de Vinci, catalan ? C’est ce qu’avance l’Institut Nova Història, qui explique cette modification de l’histoire par la xénophobie historique des Italiens du Nord envers ceux du Sud. 

Photo de couverture : La Joconde, Leonard de Vinci

C’est une figure emblématique de la Renaissance que les Catalans se réapproprient. Enfin, pas n’importe quels catalans. C’est à l’Institut Nova Història, un organisme révisionniste catalan, que nous devons cette nouvelle théorie. Pour les chercheurs de l’Institut, Léonard serait en réalité lié à la maison royale catalane de Naples, et non simplement le fils illégitime d’un notaire de village toscan et d’une paysanne analphabète.

Dans la version officielle, Léonard de Vinci serait né dans un village rural de Toscane, à Vinci, qu’il aurait quitté à l’âge de 14 ans pour intégrer l’atelier d’un artiste florentin. Pour les historiens catalans, cette version est incohérente : ils ne croient pas qu’un jeune homme élevé dans un milieu modeste et quasi-analphabète puisse se transformer en peintre et sculpteur de génie en seulement quelques années.

C’est pourquoi Jordi Bilbeny (historien et archiviste auto-proclamé), de l’Institut Nova Història, avance que Leonard de Vinci serait en fait un membre de la branche napolitaine de la maison royale catalane. Plus précisément, il serait le petit-fils du roi Ferdinand I de Naples, lui-même fils d’Alphonse IV de Catalogne et de son amante napolitaine Giraldina Carlino. Cette origine noble expliquerait mieux l’ascension de Léonard.

Pourquoi une telle réécriture ?

Selon l’INH, la réécriture de l’histoire serait due à une xénophobie des Italiens du Nord envers les Italiens du Sud. Dans l’histoire italienne, les Italiens du Nord ont longtemps méprisé leurs compatriotes du Sud, les qualifiant de « terroni », un terme péjoratif désignant des personnes primitives et incultes. Cette animosité historique aurait incité les historiens à modifier la biographie de Léonard pour l’intégrer dans un cadre nord-italien acceptable, et donc supprimer son ascendance catalane.

Cette théorie est bien sûr à prendre avec précaution. Elle fait écho à une idée similaire, disant que la Joconde serait elle aussi catalane, et que le paysage du tableau mythique serait inspiré des montagnes de Montserrat.

L’Institut Nova Història est un institut de recherche historique révisionniste qui cherche à prouver que l’histoire catalane a constamment été réécrite au profit de l’histoire castillane. Financé en partie par le gouvernement catalan, l’Institut clame par ailleurs que Don Quichotte et Christophe Colomb seraient catalans. Toutes ces théories sont évidemment largement critiquées en Espagne et à travers le monde, mais séduisent les nationalistes catalans.

Recommandé pour vous

Bloqueur de pubs détecté

Merci de désactiver votre bloqueur de publicités pour accéder gratuitement aux contenus d'Equinox.