Les compagnies low-cost Ryanair, Vueling, easyJet et Volotea font face à une décision gouvernementale les sanctionnant pour des abus commerciaux. Le ministère de la consommation dénonce notamment la tarification des bagages cabine.
Photo de couverture : Equinox
Ryanair, Vueling, easyJet et Volotea ont reçu , ce vendredi, une sanction financière de 150 millions d’euros infligé par le gouvernement suite à des comportements d’abus dans leurs pratiques commerciales. La menace planait depuis des semaines au-dessus de la tête des compagnies aériennes. Finalement, le ministère du commerce a mis ses menaces à éxecution.
En cause, quatre mesures mises en place par ces compagnies low-cost qui bafouent, selon le ministère, les droits des consommateurs : la facturation d’un supplément pour l’accompagnement des mineurs ; le manque de transparence dans l’information précontractuelle sur le prix final du service ; la facturation d’un supplément pour les bagages à main et cabine des passagers ; et le fait de ne pas autoriser le paiement en espèces à l’aéroport pour certains services additionnels. À l’échelle mondiale, selon le cabinet OAG, la part de ces revenus annexes dans les chiffres d’affaires des compagnies aériennes a plus que doublé entre 2013 et 2022, montant à plus de 100 milliards de dollars.
La surtarification des bagages cabine au centre de la polémique
Au coeur du débat, la surtarification des bagages cabine, appliquée chez Ryanair depuis 2018 et chez easyJet depuis 2020 suscite de vives réactions de la part de l’association patronale ARA, présidée par Javier Gándara. Les patrons des grandes compagnies aériennes, qui justifient cette surtarification par une liberté du consommateur de choisir son voyage à la carte ne comprennent pas ce verdict. Javier Gándara pense « que la facturation d’un supplément pour l’introduction d’une valise en cabine est parfaitement légale, car elle est protégée par la réglementation européenne et par plusieurs arrêts en Espagne » selon une déclaration recueillie par nos confrères de la Vanguardia.
En colère, les compagnies ont d’ailleurs fait appel de la décision du gouvernement et considèrent qu’elle viole le règlement de l’Union Européenne concernant la liberté tarifaire. Javier Gándara craint aussi une potentielle perte d’attractivité de l’Espagne comme destination touristique face aux autres pays européens.
De son côté, l’organisation de consommateurs OCU (l’équivalent d’UFC-Que choisir) applaudit cette décision, et le ministère compte porter cette question à la commission européenne afin d’homogénéiser ce sujet sur le sol de l’Union Européenne.