Face aux prix des Airbnb et des nuits d’hôtel de plus en plus coûteuses, une nouvelle tendance vacances fait son apparition : l’échange de logements. Opéré entre particuliers via un site ou sur les réseaux, cette nouvelle manière de voyager à moindre frais fait de plus en plus d’adeptes.
Photo de couverture : Cyane Morel
Quatre jours à Barcelone dans un 160 m2, le tout pour 160 euros ? C’est le plan estival de Cathy, qui a choisi comme des milliers de personnes partout sur le globe une location de vacances un peu particulière : l’échange de maisons.
Cathy et Damien, la petite quarantaine, habitent en région toulousaine et ont trois enfants en bas âge. Pour leurs vacances cette année, cette assistante administrative et son mari artisan peintre ont fait le choix de passer par Home Exchange, un site qui permet aux particuliers prêts à échanger leurs maisons de se connecter. Pour la petite famille, Barcelone est un coup de cœur de toujours, mais face à la montée des prix, difficile de trouver un hébergement sans exploser le budget. En effet, en 2024, la nuit d’hôtel a augmenté de 9% dans la cité comtale, tandis que les tarifs des locations Airbnb restent exorbitants (110 euros la nuit).
Après avoir entendu parler du site via une amie, la mère de famille a rapidement fait le calcul : « Pour le prix d’une nuit dans une chaîne d’hôtel à 13 km de Barcelone, nous pouvons nous offrir plusieurs séjours dans des appartements beaucoup plus grands ». Il est vrai qu’avec une adhésion à 160 euros par an annulable à tout moment, le site est ultra-compétitif. Sans vraie contrainte à part les papiers administratifs d’usage, carte d’identité et justificatif de logement, il permet d’encadrer avec sécurité ces échanges un peu spéciaux. Home Exchange propose par exemple une garantie annulation en s’engageant à trouver un logement de remplacement dans les 24 heures, et le dépôt d’une caution de 500 euros prélevée si le logement subit des dégradations.
Un risque très encadré
La famille toulousaine se prépare donc à aller chez l’habitant, une fois fin août puis une autre en octobre. Plus tard, elle accueillera une famille étrangère dans sa maison. Sans inquiétude ? Aucune, nous raconte celle qui se dit rassurée par les garanties du site et la possibilité d’échanger avec les familles au préalable :
« Nous n’appréhendons pas les échanges. C’est un peu comme si nous recevions des amis ou des cousins lointains donc nous rendrons la maison la plus agréable possible. Nous avons aussi prévu de nous appeler cet été et avons déjà décrit nos familles respectives, nos métiers, nos passions, nos envies… Cela permet de poser une personnalité sur une famille et c’est très agréable ».
Photo : Clémentine Laurent
Un échange de bons procédés qui ne repose donc pas que sur la confiance, puisqu’Home Exchange encadre rigoureusement l’affaire. « Je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’avoir une mentalité à avoir confiance rapidement », continue la maman, en revanche, « le trait principal de caractère des Home Exchangers est le respect et la bienveillance ».
Autre atout de la formule : la disponibilité. Alors que les prix des hôtels vont encore grimper cet été à mesure que la disponibilité va se réduire, les appartements des Barcelonais, eux, se vident. Il y a ainsi sur la plateforme d’échange plus de 3000 annonces de logements disponibles en août. Une sacrée aubaine pour des vacances pas chères en pleine saison touristique.
Les « bons outils » de l’échange d’appartements
Par peur de la paperasse ou tout simplement envie de faire différemment, certains choisissent de se tourner vers les réseaux sociaux. On trouve sur les groupes de communautés francophones de Barcelone des annonces en ce sens, proposant un échange entre Barcelone et Paris, par exemple. Mais la démarche est bien plus compliquée, explique Pauline, parisienne, qui malgré sa recherche active n’a toujours pas trouvé preneur.
Faute de mieux, elle s’est résolue à sous-louer une chambre dans la cité catalane et cherche désespérément à sous-louer la sienne à Paris : une solution autrement plus coûteuse que celle choisie par Cathy. Même son de cloche pour Gabriel, qui cherche à échanger son loft montréalais contre un logement à Barcelone pour quelques mois, sans succès pour le moment. Les gens seraient-ils plus frileux sur les réseaux sociaux ? Le manque d’encadrement et la peur de l’inconnu jouent certainement, confirme Anaïs, qui après avoir fait chou blanc sur Facebook s’est inscrite sur Home Exchange très récemment : « il faut passer par les bons outils, et c’est un moyen comme un autre de pouvoir voyager et de faire des économies ».