Le site d’achats de billets SNCF Connect ne proposera plus les trajets assurés par ses concurrents à partir du 23 mai. Une nouvelle attaque contre, entre autres, l’opérateur espagnol.
Photo : Renfe
« Il y a beaucoup d’argent en jeu, la France est un marché à haut potentiel ». Contactée par Equinox, la direction de la Renfe ne s’étonne plus des décisions soudaines, voire agressives, de la SNCF depuis l’ouverture à la concurrence des rails européens. Selon une information de nos confrères du Figaro, à partir de jeudi prochain, la plateforme SNCF Connect ne commercialisera les trajets internationaux impliquant une correspondance d’une compagnie étrangère. Une mesure qui serait « temporaire » jusqu’à la mise en place d’un nouveau système de réservation en 2025, a indiqué la SNCF.
A la Renfe, l’information n’a pas ému grand-monde. « Les ventes de billets via ce canal étaient absolument résiduelles », nous assure le service communication, ajoutant qu’eux-mêmes ne vendent pas les trajets de leurs concurrents. Au terme d’un parcours du combattant pour obtenir les autorisations nécessaires, l’opérateur espagnol a réalisé une entrée réussie sur le marché français l’été dernier avec des lignes reliant Madrid et Barcelone à Lyon et Marseille, et un demi-million de billets vendus en six mois. « La prochaine étape sera de quadrupler l’offre avec la mise en service des nouveaux TGV de plus de 500 sièges par train, l’extension des services vers Paris et l’augmentation des connexions internationales et nationales sur le marché français », indique un porte-parole.
La France en retard sur l’ouverture à la concurrence
Mais la SNCF résiste par tous les moyens possibles, tentant d’empêcher le déploiement des entreprises étrangères sur ses rails à coups de lenteurs administratives et processus interminables d’homologation. Elle a d’ailleurs été épinglée par l’Autorité de régulation des transports pour son retard dans l’ouverture à la concurrence, alors que la plupart des autres pays européens ont ouvert leurs rails depuis plusieurs années.
De son côté, le ministre des Transports espagnol Oscar Puentes est monté au créneau fin mars pour se plaindre d’un « manque de réciprocité », la compagnie française opérant sans encombre sur le territoire espagnol depuis 2021. Alors qu’elle espérait pouvoir proposer des TGV vers Paris pour les Jeux olympiques, la Renfe vise désormais la fin de l’année pour partir à la conquête de la capitale française, l’un de ses plus grands enjeux commerciaux.