À Barcelone en 2023, quatre restaurants sur dix étaient tenus par des propriétaires qui ne sont pas nés en Espagne.
Photo de couverture : Clémentine Laurent
Multiculturelle et internationale, Barcelone est ouverte sur le monde, et sa cuisine aussi. Un constat que l’on retrouve dans le secteur de l’hôtellerie, qui compte les bars et restaurants et qui, selon les derniers chiffres dévoilés par la mairie pour l’année 2023, rendent compte d’un déclin des propriétaires espagnols. En effet, 17,7% des propriétaires de restaurants de la capitale catalane sont chinois, suivis par la communauté italienne (3,5%) et argentine (1,9%). La communauté française occupe quant à elle la quatrième marche du podium avec 1,3%.
Malgré tout, les propriétaires espagnols restent largement majoritaires avec 58,2% des établissements. Mais ces chiffres sont à appréhender avec un certain recul : en 2017, les propriétaires locaux représentaient 71,6% de parts de marché. L’écart entre 2017 et 2023 est donc assez conséquent et peut inquiéter quant à l’avenir de la gastronomie espagnole à Barcelone.
La gastronomie, marqueur de l’identité catalane
Cette internationalité se ressent encore davantage lorsqu’on évoque la main d’oeuvre, puisque 52% des travailleurs sont nés hors d’Espagne. Une autre problématique surgit alors : l’impossibilité à parler la langue. Près d’un employé de restauration sur deux ne parle pas catalan. Une tannée dans une région attachée aussi profondément à son identité territoriale.
Cependant, ces résultats sont à nuancer car ils ne précisent pas si les propriétaires étrangers produisent une cuisine espagnole ou non. Auquel cas, il serait erroné de dire que la gastronomie catalane dépérit. Et à voir dans les rues de la cité comtale le nombre de restaurants proposant des spécialités ibériques, on peut d’ores et déjà affirmer que la cuisine d’ici n’est pour l’instant pas en péril.