Péage pour touristes à Venise : une solution pour Barcelone ?

Après une semaine de péage pour touristes à Venise, quel est le bilan ? La taxe serait-elle une bonne idée pour Barcelone, elle aussi victime de son succès ? Éléments de réponse.

Photo de couverture : Equinox

Tout a un prix, et maintenant visiter une ville aussi. Le 25 avril 2024, la municipalité de Venise a étrenné une première dans le monde : le péage pour touristes. La cité vénitienne, qui ploie sous le poids des vacanciers depuis une dizaine d’années, a choisi là un mode de régulation drastique.

Une mesure prise pour contrer les dégradations faites par les vacanciers, qui sont en partie responsables du délabrement de la ville ainsi que de la pollution de ses eaux. Car si Venise compte 50 000 habitants à l’année, les jours de grande affluence, elle accueille pas moins de 40 000 visiteurs en même temps : de quoi faire trembler certaines de ses fondations sur pilotis et dénaturer son identité de joyau de l’Italie. Rien qu’en 2023, 20 millions de personnes ont arpenté ses canaux.

Après avoir chassé les bateaux de croisière du centre historique, taxer les touristes était la prochaine étape logique. Dans les faits, cette taxe de 5 euros est réservée aux vacanciers n’ayant pas réservé d’hôtel, ceux qui comptent simplement y passer la journée. Ceux-ci doivent télécharger un QR code prouvant qu’ils se sont bien acquittés du paiement et le présenter aux agents de contrôle le moment venu. Le système, encore en phase d’expérimentation, doit se maintenir jusqu’au 14 juillet.

Bilan d’une semaine de péage

Après une semaine de mise en place du système, les résultats ne sont pas ceux espérés : la taxe n’a pas refroidi les touristes, toujours aussi nombreux qu’avant son enclenchement. Mais stopper les vacanciers immédiatement n’était pas l’objectif, raconte Michele Zuin, chef du budget de la ville à nos confrères de La Vanguardia :

« Nous sommes satisfaits de la façon dont les choses se déroulent, car ce qui nous intéresse le plus, c’est que cela ait fonctionné. Il est clair que nous ne pensions pas résoudre le problème du tourisme de masse en quelques jours, nous voulions voir si le système tiendrait la route ».

Sur place, les réactions des touristes sont mitigées : certains vacanciers s’y soumettent de bon coeur, d’autres y rechignent, tandis qu’une poignée tente de frauder. Pour Marco Gasparinetti, conseiller municipal de l’opposition, la solution idéale serait encore plus extrême, puisqu’il propose de plafonner le nombre de billets disponibles pour visiter la cité.

Le péage : une solution pour Barcelone ?

À l’instar de Venise, Barcelone a elle aussi un gros problème avec le tourisme de masse. Pas encore rendue au point d’interdire les croisières – pourtant hautement polluantes – la cité comtale a déjà mis en place certaines mesures comme la suppression de Google Maps de la trop touristique ligne de bus 116. Des actions jugées insuffisantes pour un grand nombre d’habitants qui souffrent de la popularité de leur ville.

En ce qui concerne le péage, c’est une solution qui reste difficilement concevable à Barcelone. En effet, la ville est trop grande pour pouvoir effectuer des contrôles efficaces. Si l’entrée dans Venise ne se fait que via quelques points d’entrée, ça n’est pas le cas de Barcelone, dont la superficie représente le double de celle de la ville italienne.

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