Déjà constamment décriée pour le surtourisme dont elle est pourtant la victime, l’Espagne devrait voir arriver en 2024 plus de vacanciers que dans toute son histoire.
Photo de couverture : Equinox
On ne pensait pas pouvoir faire mieux, et pourtant les prévisions le confirment : l’année 2024 sera un record d’affluence touristique dans toute la péninsule ibérique. Selon Exceltur, le lobby du tourisme regroupant entre autres compagnies aériennes, hôtels et agences de voyage, cette année « la croissance de l’activité touristique sera de 8,6 % et, pour la première fois, elle apportera plus de 200 000 millions d’euros à l’économie espagnole », explique José Luis Zoreda, vice-président du groupe à El Diario. Si ces chiffres étaient atteints, le tourisme représenterait alors 13 % du PIB du pays et contribuerait à plus de 35 % de la croissance économique.
Si le début de la saison touristique n’a pas démarré de manière idéale – les pluies de la Semana Santa ont fait du bien au climat mais pas au commerce – force est de constater que l’été sera un succès sans précédent. Pour l’instant peu impactée par les conflits au Proche-Orient, l’Espagne continue de recevoir ses vacanciers habituels, en provenance du Royaume-Uni, d’Allemagne, et d’Amérique du Sud principalement.
Le tourisme et son lot d’inconvénients
Bénéfique pour les portefeuilles du secteur, le tourisme pose pourtant certains problèmes. D’abord, celui des logements. Dans les 25 plus grandes métropoles espagnoles, le nombre de résidences de vacances a augmenté de 60 000. Outre l’absurdité de la situation dans certaines villes où l’immobilier est en crise – comme à Barcelone par exemple où il est de plus en plus difficile de se loger – ces logements posent de multiples soucis aux locaux. Parmi ceux-ci, on déplore la perte de l’identité de certains quartiers historiques ou encore les nuisances sonores engendrées par les voyageurs. Autant de caractéristiques qui sont à l’origine du rejet massif et de plus en plus prégnant de la population locale à l’égard des touristes.
Autre problème : l’impact écologique du voyage. Cette année, les tarmacs espagnols verront atterrir plus d’avions que jamais. En effet, la vente de 240 millions de billets d’avion est estimée en 2024, soit 13,5% de plus qu’il y a un an, et ce malgré l’augmentation du prix du billet.