Logement, pollution : l’Espagne recadrée par l’Europe

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L’Espagne est le troisième État membre de l’Union européenne qui ne respecte pas les recommandations de la Commission de Bruxelles. Passage en revue.

L’Espagne du socialiste Pedro Sanchez est une mauvaise élève, si l’on en croit une étude du groupe de réflexion du Parlement européen pour la période allant de 2019 à 2022, dernière année pour laquelle des données sont disponibles. L’Espagne obtient une intensité de mise en œuvre de 41,1%, soit 6,7 points de moins que la moyenne de la zone euro. La France parade à 59,6 %.

Pourtant, Pedro Sanchez est aussi européiste qu’Emmanuel Macron. Il n’y a qu’á lire son livre Manuel de resistancia pour découvrir que selon Sanchez, l’Espagne possède deux capitales : Madrid et Bruxelles. Alors, pourquoi une si mauvaise note ? Parce que l’Espagne est confrontée à ses problèmes structurels.

Le labyrinthe du logement

Sans surprise, l’Espagne est pointée du doigt dans le rapport européen pour sa difficulté dans l’accès au logement et notamment sur le développement des logements sociaux. Historiquement à la traîne dans ce domaine, le pays ne dispose que de 2,5 % de logements sociaux sur l’ensemble du marché locatif. A titre de comparaison, la France est à 15,9%.

Pour calmer, á la fois Bruxelles et les associations de locataires, Pedro Sanchez multiplie les effets d’annonce. 17 promesses ont été faites au sujet de la mise à disposition de nouveaux logements depuis l’accession au pouvoir du socialiste en 2018.  Pourtant, la situation ne change pas ou peu.

Proposer plus de 100 000 logements sociaux dont 30 000 seraient réservés aux jeunes,  dans le cadre du plan de relance post-Covid en 2021. Une déclaration d’importance alors que le prix des loyers a grimpé de 45 % depuis 2014. En avril 2023, le président du gouvernement espagnol va plus loin, en présentant la « toute première loi sur le logement » en Espagne depuis la fin de la dictature franquiste en 1975. Il s’engage ainsi à faire passer le parc locatif social de 2,5 à 20 % « au cours des prochaines années ». Une annonce très ambitieuse qui excède la moyenne européenne actuelle, établie à 9,5 %, La France propose, de son côté, 5,3 millions de logements sociaux selon le Commissariat général au développement durable.

La pollution

Aux yeux de Bruxelles, l’Espagne est également en retard dans la réduction des combustibles fossiles. Barcelone et Madrid dépassent chaque jour les taux de pollution atmosphérique fixés par la Bruxelles.

Les taux de particules polluantes contenues dans l’air de la ville dépassent largement les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et celles-ci sont considérées comme très nocives pour l’Homme. La qualité de l’air est notamment très mauvaise dans le quartier de l’Eixample, qui n’a quasiment pas respecté les nouvelles recommandations de l’OMS en termes de taux de dioxyde d’azote, en 2021.

Les grandes villes espagnoles reçoivent d’ailleurs régulièrement des amendes de plusieurs millions d’euros pour non-respect des normes environnementales européennes.

Enfin, le gouvernement espagnol est invité à augmenter ses investissements dans le stockage énergétique et l’électrification des foyers.

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